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Des conditions difficiles

Paris
Meaux (Théâtre Luxembourg)
11/19/2004 -  et 21 (Nanterre), 25* (Créteil) et 26 (Maisons-Alfort) novembre 2004
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 2, opus 18
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 5, opus 47

Roger Muraro (piano)
Orchestre national d’Ile-de-France, Moshe Atzmon (direction)


Dans une programmation qui a déjà salué la Russie (voir par ailleurs ici) et avant un concert de musique de chambre autour de Rimski, Prokofiev, Denisov et Goubaïdoulina (le 29 novembre à l’Auditorium Saint-Germain), l’Orchestre national d’Ile-de-France propose à quatre reprises une soirée qui associe deux «tubes» de ce pays, comme un cliché venant répondre aux premiers frimas qui se sont abattus sur Paris. Grandeur et servitude de cette phalange exemplaire, chargée de porter la musique dans toute l’étendue d’une région regroupant un cinquième de la population française, elle ne bénéficie pas toujours, c’est le moins que l’on puisse dire, de conditions optimales.


Ainsi, bien qu’offrant un volume spacieux (1 050 places) et une visibilité parfaite, la Maison des arts et de la culture André Malraux de Créteil n’est hélas pas principalement destinée aux orchestres symphoniques: une acoustique mate qui met impitoyablement à nu la moindre faiblesse et qui empêche toute fusion des timbres, au demeurant fort peu mis en valeur; un son lointain, absorbé par les cintres et manquant à la fois de mordant et de profondeur; des tutti dépourvus d’impact physique et des solos cependant restitués de façon plus satisfaisante.


Dans ces conditions, l’appréciation de la prestation de Moshe Atzmon, premier chef invité de l’Orchestre de Bretagne, et de la formation francilienne dans la Cinquième symphonie (1937) de Chostakovitch se révèle hasardeuse: tout au plus pourra-t-on relever la qualité confirmée de certains pupitres – Ann-Estelle Médouze (violon solo), Myriam Carrier (clarinette) ou Nadine Schneider (trompette) – et le souci de privilégier la poésie sur les débordements expressifs.


En première partie, Roger Muraro donnait le Deuxième concerto (1900) de Rachmaninov. Incontestable dans Ravel ou Messiaen, et sans qu’il soit pour autant question de le cantonner à ce répertoire, le pianiste français s’en tient à une distance et une objectivité assez inhabituelles dans cette œuvre, même s’il ne refuse pas ici ou là quelques grands gestes virtuoses. Possédant bien évidemment les moyens techniques requis pour aborder une partie aussi redoutable et redoutée, il délivre un jeu clair, précis, très articulé, analytique, parfois même métallique, au point que l’on croirait parfois entendre Yvonne Loriod, qui fut l’un de ses professeurs.



Simon Corley

 

 

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