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Le violoncelle français se porte bien Paris Musée d'Orsay 11/23/2004 - Claude Debussy : Sonate n° 1 pour violoncelle et piano
Gabriel Fauré : Elégie, opus 24 – Sonate pour violoncelle et piano n° 2, opus 117
Anthony Leroy (violoncelle), Sandra Moubarak (piano)
Formés au CNR d’Amiens puis au Conservatoire de Paris, Anthony Leroy et Sandra Moubarak, bien que respectivement âgés de vingt-sept et vingt-six ans, travaillent depuis longtemps en duo et possèdent déjà deux disques à leur actif, parus chez Zig-Zag Territoires. Dans le cadre sa série de concerts de musique française du mardi midi (et demi), le Musée d’Orsay proposait de les entendre dans deux sommets du répertoire, sonates apparues à six ans d’intervalle et achevées par leurs auteurs, Fauré et Debussy, trois avant leur mort.
Contrairement à ce qu’indiquait le programme, c’est par la Sonate pour violoncelle et piano (1915) de Debussy que débutait le concert. Mobile et contrastée, l’approche des deux jeunes musiciens tend à privilégier des expressions très diverses, sans cesse changeantes, aussi bien l’intériorité que l’énergie ou le sarcasme.
Non prévue au programme, l’Elégie (1880) de Fauré constituait toutefois une excellente transition vers la Seconde sonate pour violoncelle et piano (1921), tant elle semble en annoncer l’Andante central, initialement un Chant funèbre pour le centième anniversaire de la mort de Napoléon Ier. Avec une sonorité plus pure et fine que ronde ou rugueuse, mais déployant sans peine une belle puissance, Anthony Leroy maîtrise l’impressionnant flux mélodique des mouvements extrêmes, soutenu par le piano parfaitement articulé, bien dans la tradition française, de Sandra Moubarak.
Les bis seront puisés dans leur second disque, consacré à Mendelssohn, avec les transcriptions de trois de ses lieder… ainsi transformés en Romances sans paroles: Sur les ailes du chant (1836), Chant de gondolier vénitien (1842) et Chant nocturne (1847), où le chant, sensible mais jamais sirupeux, du violoncelle fait merveille.
On se réjouit donc de la perspective de les retrouver à nouveau le 4 janvier prochain, toujours dans Fauré, avec sa Première sonate et, en compagnie du clarinettiste Florent Héau, la version originale de son Trio avec piano.
Simon Corley
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