About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Des Dialogues de caractère

Paris
Opéra Bastille
11/03/2004 -  et 6, 9, 13, 17, 21, 24, 27 novembre 2004
Francis Poulenc : Dialogues des carmélites
Alain Vernhes (Le Marquis de la Force), Dawn Upshaw (Blanche), Yann Beuron (Le Chevalier), Michel Sénéchal (L'Aumonier du Carmel), Christophe Fel (Geôlier), Felicity Palmer (Madame de Croissy), Eva Maria Westbroek (Madame Lidoine), Anja Silja (Mère Marie), Patricia Petibon (Sœur Constance), Bernadette Antoine (Mère Jeanne), Cornelia Oncioiu (Sœur Mathilde), Jean-Luc Ballestra (Officier, 2e commissaire), Sergei Stilmachenko (1er commissaire), Yuri Kissin (Thierry), Guillaume Antoine (Monsieur Javelinot), Joumana El-Amiouni (Mère Gérald), Katia Hadjikinova (Sœur Claire), Alicia Garcia Munoz (Sœur Antoine), Catherine Hirt-Andre (Sœur Catherine), Sophie Claisse (Sœur Félicité), Marie-Cécile Chevassus (Sœur Gertrude), Jessica Sarapoff (Sœur Alice), Isabelle Wnorowska (Sœur Valentine), Ghislaine Roux (Sœur Anne de la Croix), Jian Zhao (Sœur Marthe), Pranvera Lehnert (Sœur Saint Charles)
Orchestre et Chœurs de l'Opéra national de Paris, Kent Nagano (direction)
Francesca Zambello (mise en scène)


Passant de Garnier à Bastille, sans anicroche (comme Pelléas et Mélisande), ces Dialogues des carmélites reprennent la production créée en 1999 sous la direction de Seiji Ozawa (lire ici). Sans faire de miracle, la mise en scène sobre et respectueuse de Francesca Zambello permet au drame de se déployer, même si la «boite» figurant la guillotine convainc peu.


Opéra de femmes, d’abord, ces Dialogues ne manquent pas le difficile alliage de talents qu’ils nécessitent avec des personnalités vocales clairement affirmées. La distribution féminine réunit en effet un remarquable «quintette» de caractères bien distincts avec la voix aérienne et subtile de Dawn Upshaw (Blanche), la voix légère et fruitée de Patricia Petibon (Sœur Constance), celle fluide et charnelle d’Eva Maria Westbroek (Madame Lidoine, la seconde Prieure), celle impérieuse et grave d’Anja Silja (Mère Marie) et celle dramatique et solennelle de Felicity Palmer (Madame de Croissy, la première Prieure). Pour ces deux dernières la fatigue se fait sentir, par un vibrato important pour Silja et par un rétrécissement sur le medium pour Palmer, mais qui n’entame que peu leur efficacité dramatique. Côté masculin, Yann Beuron incarne un parfait Chevalier par la beauté de son timbre et sa justesse de ton, tandis que les «anciens», Alain Vernhes et Michel Sénéchal, campent sans problème leurs personnages, le Marquis de la Force et l’Aumonier du Carmel (avec un léger excès de bonhomie cependant pour ce dernier).


Sans retrouver la tension du chef japonais, le californien Kent Nagano (pour info : www.kentnagano.com) offre une lecture très objective mais jamais extérieure. Le geste est carré, volontaire, clair, mais jamais désincarné. L’ovation du public ne trompe pas, voici une production à ne pas manquer !


Autrement, pour revenir sur un désagrément, toujours pas de distribution offerte au public, ce qui n’aurait pas été du luxe vu la longueur de celle des Dialogues ! L’économie réalisée finance, paraît-il, le bimensuel «Ligne 8», offert aux spectateurs, et dans lequel on peut lire une interview de Pierre Boulez avouant, après trente ans d’Ircam, que «le problème, c’est que la technologie appliquée à la voix produit souvent l’effet d’un téléphone qui ne marche pas» ! Impayable Boulez ! C’est vrai que pour lire ça on peut bien se priver de distribution.





Philippe Herlin

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com