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Fougueuse jeunesse

Strasbourg
Palais de la Musique et des Congrès
10/05/2004 -  et 6* Octobre 2004
Giya Kancheli : Styx, Concerto pour alto, chœur mixte et orchestre
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n°6 « Pathétique », op.74

Yuri Bashmet (alto)
Chœur de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Catherine Bolzinger (chef de chœur)
Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Kirill Karabits (direction)

Un programme bipolaire ouvrait la saison du philharmonique de Strasbourg : du côté des vivants, « Styx » écrit par le Géorgien Giya Kancheli ; du côté des morts, la « Pathétique », créée quelques jours avant le suicide de Tchaïkovski.



Yuri Bashmet en tant que dédicataire et créateur du concerto s’y montre d’un bout à l’autre impeccable. Le soliste est omniprésent dans cette œuvre de dimensions et d’effectifs imposants, servant en quelque sorte de médiateur ou de « passeur » entre l’orchestre et le chœur – le monde des morts et celui des vivants. Face à une partition fragmentée, où la principale difficulté est de faire corps avec la masse orchestrale sans s’y laisser immerger, l’altiste trouve le juste équilibre. Toujours expressif et émouvant, Bashmet sait donner l’heureuse impression d’improviser dans une œuvre qu’il maîtrise de la tête et des épaules. Quant à la musique elle-même, conforme au style de Kancheli, elle joue sur les brusques contrastes de nuances, les échos, les imperceptibles transformations du texte.



La symphonie de Tchaïkovski répond fort bien à l’ambiance créée dans la première partie : des pianissimi morbides, des ruptures de nuances saisissantes,… En revanche autant le jeune chef était parvenu à tenir le tempo du concerto en apesanteur, autant les tempi ici sont survoltés. Poussés dans leurs derniers retranchements par de vertigineuses accélérations, les musiciens donnent l’impression désordonnée de freiner des quatre fers. Malgré ces limitations, le chef réussit à faire passer sa conception et tire dans les moments de répits de sublimes phrasés des pupitres de cordes. On pourra reprocher de la précipitation, un manque de poésie, une direction parfois un peu carrée (à l’image de la gestique à angle droit du chef) mais le son n’est jamais dur et enfin de compte le résultat assez ébouriffant. Pourquoi pas en fin de compte ?


Dimitri Finker

 

 

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