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Un Pelléas et Mélisande d’éternité

Paris
Opéra Bastille
09/13/2004 -  et 16, 20, 23, 25, 29 septembre, 2 octobre 2004
Claude Debussy : Pelléas et Mélisande
Mireille Delunsch (Mélisande), Simon Keenlyside (Pelléas), José Van Dam (Golaud), Ferrucio Furlanetto (Arkel), Dagmar Peckova (Geneviève), Sébastien Ponsford (Le petit Yniold)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Paris, Sylvain Cambreling (direction)
Robert Wilson (mise en scène)


On avait un peu tiqué, il faut le dire, lorsque l’on avait appris que l’Opéra de Paris reprendrait sa production de Pelléas et Mélisande à l’Opéra Bastille et non au Palais Garnier où elle avait été créée, mais c’était oublier que cette mise en scène provenait d’une coproduction avec le Festival de Salzbourg (en 1997) dont le grande salle, le Grosses Festspielhaus, offre une ouverture de scène plus large encore que celle de Bastille. Et effectivement, nul hiatus ne vient gâcher la magnifique mise en scène de Robert Wilson, l’une de ses plus éclatantes réussites avec Madame Butterfly et La Flûte enchantée, dont nous avons déjà dit tout le bien que nous en pensions (lire ici), et qui reste fascinante par sa pureté et son intelligence. La pudeur et l’économie de moyens du compositeur et du metteur en scène se rejoignent ici comme jamais.


La distribution vocale, jamais totalement satisfaisante jusqu’ici dans cette production, convainc cette fois sans hésitation, notamment par une prononciation qui rend le surtitrage superflu : la voix fraîche et pure de Mireille Delunsch convient parfaitement à Mélisande, le baryton raffiné Simon Keenlyside incarne un Pelléas toujours touchant, la basse Ferrucio Furlanetto campe un Arkel idéalement mélancolique et, bien sûr, José Van Dam apporte toute son intelligence et les subtilités de sa voix à un Golaud trouble et tourmenté. Seule Dagmar Peckova (Geneviève) se situe en retrait par une justesse et une articulations déficientes.


Sylvain Cambreling est appelé à revenir régulièrement diriger entre ces murs et cela constitue une excellente nouvelle : sa direction à la fois analytique (clarté et équilibre des lignes, pureté des entrées) et fluide, souple fait merveille dans cet opéra et l’on est impatient de l’entendre à nouveau (dans Saint François d’Assise, Katia Kabanova et La Clémence de Titus cette saison). Par ailleurs, la fosse d’orchestre a été rehaussée et la qualité acoustique au parterre s’en trouve nettement améliorée, une idée à conserver.


Une reprise de très haut niveau donc, comme nous y avait habitué Hugues Gall et comme semble, à notre plus grande satisfaction, le perpétuer Gérard Mortier. Une remarque cependant, pour déplorer une mesure tout à fait scandaleuse selon nous : la distribution n’est plus offerte au public, qui doit alors acheter le programme ou lire les panneaux à l’entrée de la salle, ce qui est méprisant à la fois pour les spectateurs et les artistes car c’est d’abord pour leur rencontre que l’Opéra existe et la moindre des politesses est de faire les présentations.





Philippe Herlin

 

 

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