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Un siècle de musique française

Chaise-Dieu
Abbatiale
08/26/2004 -  
Hector Berlioz : Le Carnaval romain, opus 9
Maurice Ravel : Concerto pour la main gauche
César Franck : Symphonie en ré mineur

Philippe Bianconi (piano)
Orchestre national de Lyon, Philippe Auguin (direction)


Parmi les concerts symphoniques à l’affiche de la trente-huitième édition du Festival de La Chaise-Dieu et du Puy-en-Velay, le programme proposé par l’Orchestre national de Lyon, sous la direction de Philippe Auguin, avait au moins le mérite de la cohérence, dans le cadre de l’inusable triptyque ouverture/concerto/symphonie, puisqu’il présentait près d’un siècle de musique française.


Dans le Concerto pour la main gauche (1931) de Ravel, Philippe Bianconi opte pour une vision contrastée, tour à tour noire, violente, hallucinée, spectaculaire ou rêveuse, d’une partition marquée par la Première Guerre mondiale, qui trouve donc un écho particulier dans cette abbatiale renommée pour son imposante fresque murale du XVe siècle décrivant une danse macabre. Du coup, face à ce déferlement expressif, l’accompagnement paraît quelque peu en retrait. En bis, le pianiste français a opportunément choisi Reflets dans l’eau, première pièce du Premier livre des Images (1905) de Debussy, en harmonie avec la thématique française de cet après-midi: il s’y montre plus impressionnant de virtuosité que de poésie, mais c’est sans doute le propre de ces quelques minutes supplémentaires par lesquelles un soliste se plaît à remercier le public de son accueil.


En début de concert, l’ouverture Le Carnaval romain (1844) de Berlioz avait déjà paru bien sage, sentiment confirmé en seconde partie par la Symphonie en ré mineur (1888) de Franck. L’écriture orchestrale de l’organiste de Sainte-Clotilde est certes plus adaptée à l’acoustique du lieu, mais Philippe Auguin semble préférer se conformer à une certaine «tradition», celle qui finirait par donner crédit aux reproches de lourdeur et de wagnérisme régulièrement adressés à cette symphonie: tout le contraire de la transparence qu’un autre Philippe (Herreweghe), dans une autre merveille de l’architecture religieuse (l’Abbaye aux Dames de Saintes), parvient à conférer à cette œuvre. Alors que celle-ci est fondée sur une logique puissamment unitaire, le chef français délivre un discours rhapsodique, défendant avec une remarquable constance une conception caractérisée par des tempi fluctuants et généralement très étirés, par une rhétorique imposante, extérieurement plus brucknérienne que franckiste, et par des phrasés émollients, tout en rondeur. Plus narcissique ou léchée que mystique ou dramatique, cette interprétation bénéficie toutefois d’une réalisation globalement réussie.


Retour à Berlioz pour le bis, avec la Marche hongroise extraite de La Damnation de Faust (1846), massive et dépourvue d’élan.



Simon Corley

 

 

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