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Jeux Olympiques

Paris
Orangerie de Bagatelle
07/12/2004 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate n° 13, K. 333
Johannes Brahms : Klavierstücke, opus 119
Frédéric Chopin : Polonaises opus 40 n° 1 «Militaire» et 53 «Héroïque» – Mazurkas, opus 17 – Scherzo n° 2, opus 31 – Nocturnes opus 15 n°s 1 et 2

Piotr Paleczny (piano)

Dans le cadre idyllique et la splendide acoustique de l’Orangerie du parc de Bagatelle, le Festival Chopin présente du 18 juin au 14 juillet sa vingt et unième édition, s’inscrivant par excellence dans les manifestations de «Nowa Polska, la saison polonaise en France». Et c’est également dans sa vingt et unième année que le compositeur polonais se fixa à Paris, où le festival a offert aux six lauréats français du concours Chopin de Varsovie ainsi qu’à sept pianistes polonais la possibilité de donner un concert.


A l’image de ces treize récitals, Piotr Paleczny avait choisi un programme ne se limitant pas à des œuvres de celui qui est chaque été à l’honneur de ce festival. Dans la Sonate en si bémol (K. 333, 1778) de Mozart (dont le Requiem fut joué à l’issue des obsèques de Chopin), le pianiste polonais adopte un parti pris inhabituellement viril et athlétique et sa prestation est émaillée d’imperfections techniques. Fantasque et vif, parfois même précipité, l’Allegro initial révèle un jeu volontiers sec, aux attaques dures, tenant de Scarlatti tout en recourant fréquemment au rubato, suivi d’un Andante cantabile obéré par une sonorité trop métallique. Aussi peu grazioso que le précédent mouvement était cantabile, l’Allegretto grazioso final, d’ailleurs plus Presto qu’Allegretto, fait alterner babil et martèlement.


Entre Chopin et Brahms, le lien n’est pas évident, mais il faut se souvenir que ce dernier admirait le créateur des Etudes, publiant d’ailleurs en 1869 un arrangement de l’une d’entre elles. Abordant de façon très personnelle les Klavierstücke de l’opus 119 (1892), Paleczny met certes en valeur la puissance de l’écriture, voire le caractère hautain et sévère de ces ultima verba pianistiques de Brahms, mais la réalisation tend souvent vers le contresens, trop percussive et brillante pour que l’on ne songe pas davantage à des Etudes-tableaux de Rachmaninov. L’absence totale de légèreté du troisième Intermezzo ou le caractère de marche brutale et bruyante, raide et clinquante, conféré à la grande Rhapsodie finale, qui prend l’allure d’une démonstration de force et de vitesse, paraissent malheureusement rédhibitoires. Citius, altius, fortius, ce sont ici des jeux Olympiques plus qu’olympiens.


Il n’était pas surprenant que Paleczny, troisième prix (et prix pour la meilleure interprétation d’une polonaise) au Concours Chopin en 1970 et directeur du Festival Chopin de Duszniki Zdroj, dédie la totalité de la seconde partie de cette soirée à son compatriote. Sous les mêmes auspices que la première partie, la Polonaise «Militaire» (1838), pétaradante et symphonique, puis, dans un esprit comparable, la première des quatre Mazurkas de l’opus 17 (1833) laissaient mal augurer de la suite du recueil, dont les ambiguïtés, la subtilité harmonique et l’étrangeté furent pourtant admirablement restituées, avec des phrasés atypiques, presque hachés.


Libre, rhapsodique, évoquant plus une ballade qu’une pièce rigoureusement construite, le Deuxième scherzo (1831) regarde vers Liszt, même si la prise de risque n’est pas toujours récompensée; dans la partie centrale, un grand raffinement de toucher laisse place à nouveau à une frénésie digitale. Alors que la clarté s’évanouit peu à peu au dehors, les deux premiers Nocturnes de l’opus 15 (1831) délivrent un chant dépourvu de simplicité et de souplesse. Violente et saccadée, pyrotechnique et extérieure, la fameuse Polonaise «Héroïque» (1842) conclut un récital dont elle résume ainsi les déceptions.


Les deux bis ramènent un apaisement bienvenu, avec la deuxième des Mazurkas de l’opus 41 (1840) et un remarquable Prélude (pour la main gauche) opus 9 n° 1 (1894) de Scriabine.


Le site du Festival Chopin



Simon Corley

 

 

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