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Ein Kuss aus Berlin

Paris
Cité de la musique
06/19/2004 -  
Joseph Haydn : Quatuor n° 2, opus 1 n° 2
Ludwig van Beethoven : Grande fugue, opus 133
Arnold Schönberg : Quatuor n° 1, opus 7

Quatuor Kuss : Jana Kuss, Oliver Wille (violon), William Coleman (alto), Felix Nickel (violoncelle)



A l’initiative de l’association (Echo) constituée par treize salles européennes (Musikverein, Concertgebouw, Théâtre des Champs-Elysées, ...) et américaine (Carnegie hall), Rising stars permet, depuis quelques années, d’offrir à des «étoiles montantes» la chance de se produire dans des lieux prestigieux appartenant à différents pays. A l’amphithéâtre de Musée de la musique, cinq concerts, tous enregistrés par France Musiques, ont ainsi permis, en six jours, de découvrir de jeunes artistes originaires d’Allemagne, d’Autriche, des Etats-Unis, de Grèce et des Pays-Bas.


Formé en 1991 à Berlin, deuxième prix du concours de Banff (2001) et vainqueur du concours Paolo Borciani (2002), le Quatuor Kuss proposait un programme entièrement viennois, permettant de mesurer la spectaculaire évolution du genre, depuis les premiers pas de la forme préclassique jusqu’à son quasi-éclatement à l’aube du siècle dernier.


Du Deuxième quatuor opus 1 n° 2 (vers 1757-1760) de Haydn, généralement traité avec une grâce et une distance plus XVIIIe, les musiciens donnent une lecture roborative, vigoureuse et carrée, privilégiant l’expression (un texte pris très au sérieux, à l’image du Trio du second menuet) sur la sonorité (un premier violon un peu acide).


Des prémices du style haydnien à l’avant-dernier quatuor de Beethoven, le bond en avant dans le temps était considérable, avec la Grande fugue (1825). Toujours plus engagé que précis, le Quatuor Kuss livre un discours abrupt, violemment accentué, où les timbres râpeux des instruments semblent se livrer un combat furieux et sauvage. Si cette approche rend justice à l’élément de lutte, toujours important dans la dialectique beethovénienne, elle peine à maintenir la tension dans les passages plus apaisés et se contente trop souvent de deux nuances, le fortissimo et le piano, sans gradation intermédiaire.


Dans le Premier quatuor (1905) de Schönberg, ce sont à nouveau les violons – Jana Kuss et Oliver Wille, membres fondateurs – qui donnent l’impulsion motrice, tandis que l’altiste William Coleman et le violoncelliste Felix Nickel, qui ont rejoint la formation il y a trois ans, font preuve d’un tempérament plus pondéré. Ils relèvent le défi posé par cette œuvre hors du commun (quarante-huit minutes sans interruption), se montrant très à l’aise dans les contrastes et la complexité postromantiques de ce langage encore mêlé d’influences contradictoires (Brahms et Wagner, schématiquement, mais aussi, puisque le programme suggérait ce rapprochement, la rage polyphonique de la Grande fugue) et dans cette forme qui marque une étape entre la durée de Pelléas et Mélisande (1903) et la construction d’un seul tenant de la Première symphonie de chambre (1907).


En parfaite cohérence, le bis offrait une autre «rising star» du quatuor viennois, tout en ramenant une sérénité bienvenue: l’Adagio initial du Premier quatuor (1770) de Mozart.



Simon Corley

 

 

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