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Un Coin d’Ile-de-France

Paris
Enghien-les-Bains (Centre des arts)
06/04/2004 -  et 5 (Antony – Auditorium Sainte-Marie), 8* (Paris – Salle Gaveau), 9 (Colombes – L’Avant-Seine) juin
Christoph Willibald Gluck : Don Juan (extraits)
Benjamin Britten : Sinfonietta, opus 1
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour hautbois, K. 285d – Don Giovanni (Ouverture), K. 527
Joseph Haydn : Symphonie n° 103 «Roulement de timbales»

Jean-Michel Penot (hautbois)
Orchestre national d’Ile-de-France, Christophe Coin (direction)


Il est parfois difficile de savoir où l’Orchestre national d’Ile-de-France va chercher les titres de ses programmes: «L’orchestre aux champs» annonçait-il une Symphonie «Pastorale» de Beethoven ou Vaughan Williams, le Concert champêtre de Poulenc ou la Sérénade champêtre de Ropartz? Ou bien, côté champ d’honneur, la Messe militaire de Martinu ou quelque marche martiale? Que nenni, puisque cet intitulé recouvrait une sélection hétéroclite, certes d’esprit classique ou néoclassique, mais sans rapport explicite avec de tels champs. L’essentiel, cependant, était que cet orchestre avait à nouveau effectué des choix sortant des sentiers battus.


C’est ainsi les formations «modernes» ne jouent presque plus les oeuvres de Gluck, qui furent pourtant servies, avant l’irruption des «baroqueux», par les plus grands interprètes. Avec Christophe Coin à la baguette, fort de son expérience dans ce répertoire, les musiciens ne tentent toutefois pas d’imiter l’approche des ensembles baroques et prennent manifestement plaisir à jouer ces extraits de Don Juan (1761), dont l’ouverture, délivrant une sonorité charnue sans pour autant perdre en mobilité et en incisivité.


Détour XXe siècle dans un concert par ailleurs exclusivement XVIIIe, la Sinfonietta (1932) de Britten n’en constitue pas moins un hommage aux grands anciens, puisque le compositeur, alors âgé de seulement dix-neuf ans (il s’agit d’ailleurs de son opus 1), s’inscrit ici parfaitement dans le courant néoclassique, évoquant aussi bien Stravinski (l’objectivité de l’Octuor ou, dans la Tarentelle finale, l’esprit de Pulcinella) que l’âpreté de Honegger. En trois mouvements d’un quart d’heure, il associe à un petit effectif de cordes, au sein duquel les pupitres solistes assurent un rôle de concertino, un représentant de chacun des bois ainsi qu’un cor.


Seule concession manifeste au caractère bucolique revendiqué par la soirée, le Concerto pour hautbois (1778) de Mozart permettait de mettre en valeur Jean-Michel Penot, membre de l’orchestre depuis 1978. En digne élève de Pierre Pierlot, il démontre un beau sens du phrasé dans l’Andante ma non troppo – ainsi que dans l’Adagio du Concerto d’Alessandro Marcello (avec les ornements que Bach y ajouta) offert en bis avec les solistes du quintette à cordes – et une virtuosité très sûre dans l’Allegro final.


La chaleur est telle que pour aborder la seconde partie, les musiciens tombent la veste et Christophe Coin troque sa chemise blanche à col fermé contre une chemise noire à col ouvert. Pendant classique, voire préromantique, du Gluck donné en première partie, l’ouverture de Don Giovanni (1787) de Mozart trouve une traduction robuste et convaincante.


Dans la Cent troisième symphonie «Roulement de timbales» (1795) de Haydn, ce n’est pas le violoncelliste du Quatuor Mosaïques, qui nous a habitués à des lectures exigeantes et originales de ce compositeur, que l’on entend, mais un chef d’orchestre tout à fait traditionnel. Solide mais donnant parfois l’impression de manquer d’élan, le premier mouvement laisse la place à un Andante più tosto allegretto très allant, au point de souffrir d’un manque de respiration, avec un solo de violon très libre de Bernard Le Monnier. Après un Menuet vif et appuyé, voire abrupt, l’Allegro con spirito final privilégie une alacrité déjà bien beethovénienne, qui, dans la même tonalité, ouvre la voie à la Symphonie «Héroïque».



Simon Corley

 

 

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