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Le premier Licitra

Montreal
Salle Wilfrid-Pelletier
06/06/2004 -  

Airs d’opéra et pièces orchestrales de Verdi, Puccini, Berlioz, Bizet et Giordano


Salvatore Licitra (ténor)
Orchestre Métropolitain du Grand Montréal
Eugene Kohn (direction)



Depuis son retentissant succès en Cavaradossi au Met en mai 2002, Salvatore Licitra est largement publicisé, de ce côté-ci de l’Atlantique du moins, comme étant le tant attendu successeur des Pavarotti et Domingo, le nouveau ténor par excellence, la nouvelle icône, le nouveau roi. Ce genre de marketing contribue certes à remplir les salles (notre parterre était tout de même quelque peu clairsemé, et au surplus peuplé de très nombreux invités), mais tend inévitablement à créer des attentes hyperboliques chez le public. À en juger par la réaction de la foule hier après-midi, les sceptiques furent manifestement confondus, même si ceux venus entendre Pavarotti (s’il y en avait) auraient pu se réclamer d’une déception justifiée. Laissons tomber ces comparaisons malaisées. Il y eut une Callas, il y eut un Pavarotti, et il n’y en aura jamais d’autre. Nous nous trouvons pour le moment devant un très bon ténor, une réelle trouvaille en ce sens qu’il était inconnu il y a deux ans et que somme toute, les raisons de se réjouir de son apparition sont bel et bien réelles elles aussi. La voix est belle, très large, d’une puissance titanesque (je n’imagine vraiment pas quelqu’un d’autre remplir cette salle de telle façon), plus dramatique que lyrique, le grave est rond et très présent, l’aigu est magnifiquement soutenu, le sens du théâtre est là… ce qui fait déjà beaucoup de qualités. Ce qui distingue Licitra de ses jeunes collègues (et ce qui force tout de même un peu la comparaison avec certains de ces prédécesseurs), c’est finalement cet instrument typiquement italien, typiquement vériste, cette façon de l’utiliser aussi, certes plus impressionnante que subtile, mais néanmoins prédestinée à Verdi et à Puccini. À vrai dire je le vois mal, pour l’instant, dans d’autres rôles. Poursuivant une initiative inaugurée par Renée Fleming au printemps dernier, l’invité s’est joint à un jeune artiste lyrique québécois pour un rappel, dans ce cas-ci le Parigi, o cara donné avec Marie-Josée Lord.


Renaud Loranger

 

 

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