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Gloria à Vivaldi et à l’Ensemble Matheus!

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/14/2004 -  
Antonio Vivaldi : Trois motets et le Gloria
Gemma Bertagnolli, Roberta Invernizzi (sopranos), Sara Mingardo (alto)
Ensemble Matheus - Choeur Akademia
Jean-Chistophe Spinosi (direction)

Entendre l’Ensemble Matheus et Jean-Christophe Spinosi jouer et interpréter Antonio Vivaldi est toujours un grand bonheur! Ils en font de nouveau la démonstration ce soir avec un programme qui propose d’entendre trois motets et le fameux Gloria, donné dans la version originale pour choristes féminines.



Les trois motets sont confiés à trois fidèles chanteuses de Spinosi. Gemma Bertagnolli débute le concert avec In turbato mare, sorte de tourbillon éperdu. La chanteuse se montre très à l’aise dans les vocalises, dont l’exactitude force l’admiration, et dans le passage plus dramatique où elle trouve des accents profonds et douloureux.
Le second motet Longe mala umbrae terrores est chanté par une Sara Mingardo souveraine. Elle apporte des nuances pleines de subtilité dans la troisième partie “Escendit” où elle ajoute les notes aux autres sur un seul souffle et sa respiration est si légère et effacée que l’intensité dramatique ne faiblit à aucun moment. Orchestre et chanteuse font mourir les notes peu à peu pour finalement laisser exploser la musique dans l’Alleluia. Rare moment où toute la salle retient son souffle!
Enfin le motet “Sum in medio tempestatum” est confié à Roberta Invernizzi qui se joue des vocalises et des difficultés de la partition avec brio. Elle semble plus engagée que ses collègues car elle tente de donner un sens au récitatif et au texte en se mouvant sur scène. Elle se montre également attentive au texte et aux sonorités notamment en mettant en relief les “s” de “sospirario” et de tous les mots qui s’accumulent avec des sifflantes dans la troisième partie.

Le Gloria contient quelques pages parmi les plus célèbres de Vivaldi. Jean-Christophe Spinosi dirige cette oeuvre avec toujours autant d’énergie et une sensibilité délicate. Le choeur Akademia, que l’on ne présente plus, se mêle parfaitement à cette volonté de rendre vivante la musique et les choristes ne ménagent pas leurs efforts pour apporter des nuances douces notamment dans le début de “et in terra pax” et plus le morceau avance, plus l’ambiance devient lourde et presque effrayante puisqu’ils choisissent de marquer à ce moment un decrescendo. On retrouve également les trois solistes dont les voix se mêlent harmonieusement et si Roberta Invernizzi n’a pas d’air à elle, Gemma Bertagnolli chante le magnifique “Domine Deus”: on aurait pu souhaiter plus de legato et moins de respiration dans la longue phrase de vocalise. Sara Mingardo fait aussi montre de son grand talent avec des “miserere” poignants.
Le chef dirige son orchestre de main de maître et on sent que chaque note est pensée, analysée pour lui donner une ambiance, un sens. Les silences, également, sont éloquents notamment dans le début du Longe mala, silences suivis d’un déferlement de notes. L’intensité et le dynamisme ne faiblissent jamais au cours du concert. L’Ensemble Matheus est aussi un groupe d’excellents instrumentistes et musiciens. On relèvera une flûtiste particulièrement expressive et émouvante dans le “Domine Deus” ainsi que la violoncelliste qui a plusieurs parties solos et auxquelles elle apporte une douceur et une musicalité assez rares. Les violons sont toujours beaux et énergiques et il y a ce son si singulier de cet ensemble, ces couleurs fines et émouvantes que Jean-Christophe Spinosi cherche toujours plus à laisser éclater.


L’Ensemble Matheus conduit par Jean-Christophe Spinosi ne connaît aucun rival pour donner vie et âme à la musique du Prêtre Roux: il a su trouver le tempo idéal qui n’est pas la rapidité pour le plaisir de jouer vite mais pour provoquer une émotion. Espérons qu’il continuera à explorer le monde vivaldien car de nombreuses partitions ne demandent qu’à être (re)découvertes…




A noter:
- Ces mêmes interprètes retrouveront Vivaldi pour La Fida Ninfa au TCE le 18 octobre prochain.
- Gemma Bertagnolli et Sara Mingardo ont enregistré La Verita in cimento en compagnie de l’Ensemble Matheus et Jean-Christophe Spinosi, chez Opus 111.


Manon Ardouin

 

 

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