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Chat-huant

Paris
Cité de la musique
05/04/2004 -  et 3 mai 2004 (Lille)
Gustav Mahler : Symphonie n° 7 «Chant de la nuit»

Orchestre National de Lille, James Judd (direction)


Le chat-huant, hôte de nos forêts, dont la chouette hulotte et le hibou moyen duc sont des espèces, est également familier de nos opéras et, plus rarement, de nos salles de concerts. C’est sans doute le cycle «Nocturnes I (Clairs de lune)» – «Nocturnes II» se tiendra du 1er au 12 juin – qui l’aura attiré la Cité de la musique. Il reste cependant à tenter de comprendre pourquoi il a éprouvé le besoin de s’exprimer par une manifestation isolée et somme toute assez inhabituelle, venant troubler de ses «hou! hou!» le salut des musiciens en fin de spectacle.


S’agissait-il de contester la programmation d’une symphonie de Mahler? On ose quand même espérer que le public parisien n’est en plus à dauber les longueurs mahlériennes ou à rester hermétique au caractère composite de l’écriture, il est vrai particulièrement accentué dans cette Septième (1904-1905), chère au cœur de tous les vrais mahlériens. En tout état de cause, ses liens avec la thématique retenue actuellement par la Cité de la musique étaient incontestables: un sous-titre apocryphe mais explicite (Chant de la nuit) et, parmi ses cinq mouvements – même si le premier et, surtout, le dernier présentent un caractère nocturne moins évident – un Scherzo parcouru par les ombres et deux Nachtmusiken.


S’agissait-il de mettre en cause les qualités de l’Orchestre national de Lille? On a également du mal à l’imaginer, tant la phalange nordiste aura fait preuve de vaillance, avec des cuivres remarquables – notamment le tenorhorn, les trombones et le tuba –, et même si le premier violon a eu un départ fort malchanceux dans la seconde Nachtmusik ou si la sonorité des cloches (ordinaires ou de troupeau) a quelque peu laissé à désirer.


S’agissait-il de protester contre la direction de James Judd, visiblement apprécié de l’orchestre? Force est de constater que le directeur musical de l’Orchestre symphonique de Nouvelle-Zélande non seulement assure une mise en place réussie, mais assume crânement ses choix, certes peu idiomatiques. En effet, plutôt que de rechercher la cohérence du propos, notamment dans les mouvements extrêmes, il en souligne au contraire les contrastes, faisant sonner vigoureusement les cuivres, tout en préservant la clarté de la polyphonie. Toutefois, dans les mouvements centraux, le Scherzo, glacial et spectaculaire, est encadré par deux Nachtmusiken où une sagesse relative associée à une tendance à alanguir l’expression nuisent à la poésie et au naturel.



Simon Corley

 

 

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