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Théâtre des Champs-Elysées
04/29/2004 -  
Gustav Mahler : Symphonie n° 9
Orchestre Philharmonique de Vienne, Bernard Haitink (direction)


Le lien entre l’Orchestre Philharmonique de Vienne et la Neuvième symphonie de Gustav Mahler est évident, organique même puisque l’orchestre assura la création de l’œuvre, en 1912, et son premier enregistrement, en 1938, tous les deux sous la direction de l’élève du compositeur, Bruno Walter. Par la suite, Dimitri Mitropoulos, Otto Klemperer ou Leonard Bernstein marquèrent de leur empreinte l’histoire de l’interprétation de la symphonie avec cette formation. Depuis son intégrale des symphonies avec l’Orchestre du Concertgebouw au tournant des années 60-70 (chez Philips), Bernard Haitink s’est imposé comme l’un des grands malhériens de son temps : la réunion Mahler-Vienne-Haitink ne pouvait ainsi que promettre d’atteindre des sommets et effectivement la somptuosité instrumentale de l’orchestre alliée à une splendide direction firent de cette soirée un moment d’exception. On peut comparer l’approche de Bernard Haitink avec deux grandes lectures récentes représentant deux pôles d'interprétation, celle de Claudio Abbado avec les Berliner en 1999 (chez DG) et celle, remarquable également, de Pierre Boulez avec Chicago en 1995 (chez DG). Chez Haitink, le trait est toujours net et précis, il se fait à la mine plutôt qu'au fusain comme chez Abbado, il refuse le fondu pour au contraire mettre en lumière chaque ligne musicale, chaque entrée. Le geste, lui, est tout en courbes et en galbes, et non géométrique comme chez Boulez, comme s'il fallait compenser l'austérité du trait par une souplesse parfaitement contrôlée de son dessin. Au final on obtient, pourrait-on dire, une sensualité de protestant par rapport à l'abstraction du français et à la chaleur de l'italien... Haitink est le plus proche du texte, ou disons de l'intention, et si l'on peut préférer le souffle et la richesse de la matière orchestrale d'Abbado (le 4e mouvement !) ou le regard perçant et la rigueur de Boulez (le 1er mouvement !), le chef hollandais offre la vision la plus unitaire. Une vision que l’on pourra bientôt comparer avec celle de Valery Gergiev, le 5 juin dans le cadre du Festival de Saint-Denis, tandis que l’on pourra réentendre Bernard Haitink dans Mahler, la Cinquième cette fois, les 30 juin et 1er juillet dans ce même théâtre, deux grands moments dont on ne se privera pas !




A voir : la saison 2004-2005 du Théâtre des Champs-Elysées






Philippe Herlin

 

 

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