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Trois facettes de la danse

Paris
Palais Garnier
04/16/2004 -  et 17, 18, 20, 21, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 29 avril 2004
Noces de Stravinsky par Bronislava Nijinska
Le Sacre du Printemps de Stravinsky par Paul Taylor
La Septième lune de Prodomidès par Davide Bombana

Chœur Accentus, ensemble instrumental
Arturo Tamayo (direction)
Elena Bonnay, Christine Lagniel (piano)
Ballet de l'Opéra National de Paris


Cette soirée hétéroclite présente trois ballets d'inspirations radicalement différentes. Avec Noces, dans la chorégraphie de Bronislava Nijinska (1923), le style est si géométrique, anguleux et sévère qu'il en devient martial. Avec ces groupes d'hommes et de femmes dansant de façon mécanique autour d'un "leader" impassible, avec ce simplisme des mouvements et cette symétrie absolue de la scène, on frise (on anticipe plutôt vu l'époque) les ballets de propagande des défuntes républiques populaires... Mais ce découpage rigoureux de l'espace n'est cependant pas totalement dénué d'attrait. Changement complet d'atmosphère ensuite avec Le Sacre du Printemps chorégraphié par Paul Taylor (1980) puisque celui-ci prend le contre-pied de l'argument du ballet de Stravinsky pour développer une intrigue certes tragique (le vol d'un nourrisson) mais traitée sur un mode comique, dans une esthétique de film muet (d'où le choix de la version piano du Sacre). Un moment très réjouissant ! Enfin prenait place l'événement de la soirée avec la création de La Septième lune. Reprenant l'instrumentarium des Noces (piano, percussion, chœur) auquel il retranche le chœur et adjoint quatre violoncelles, deux contrebasses et une clarinette, Jean Prodomidès signe une partition mobile, fluide, inventive, où alternent passages rythmiques et moments intimes dans une écriture toujours subtile. Une réussite. S'inspirant d'un nô japonais, Hanjo (qui sera aussi un opéra cet été à Aix), contant la solitude d'une femme attendant celui qui l'a délaissée, l'italien Davide Bombana déploie une danse dynamique et fluide, en arcs de cercle et mouvements amples, qui s'avère plaisante même si elle ne révèle pas, pour sa première apparition à l'Opéra de Paris, une personnalité marquée et originale. Au final, trois facettes de la danse (géométrie, humour, mouvement) qui confirment, s'il en était besoin, tout le talent de la troupe du ballet et spécialement, ce soir, d'Agnès Letestu et de José Martinez dans la dernière pièce.




Philippe Herlin

 

 

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