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Journal intime

Paris
Théâtre des Bouffes du Nord
04/04/2004 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor n° 17, K. 458 «La Chasse»
Leos Janacek : Quatuor n° 1 «Sonate à Kreutzer»
Béla Bartok : Quatuor n° 6, sz. 114

Quatuor Talich: Jan Talich, Petr Macecek (violon), Vladimir Bukac (alto), Petr Prause (violoncelle)


Sur une scène dont le cadre est encombré de quelques montants métalliques destinés au décor de la pièce Le Dibbouk, le Théâtre des Bouffes du Nord réunit, durant deux jours, les Quatuors Talich et Prazak pour trois concerts: un chacun le dimanche, puis un ensemble le lundi. Aux Talich, l’honneur de commencer, dans une formation renouvelée depuis que l’altiste Jan Talich senior, a passé la main à son fils, le violoniste Jan Talich junior. S’ils avaient quelque peu déçu lors d’une précédente visite dans le même lieu il y a trois ans (voir ici), les musiciens tchèques relèvent cette fois-ci sans peine le défi d’un superbe programme constitué de trois œuvres intimement liées, comme seule sans doute la musique de chambre peut l’être, à la vie de leurs compositeurs respectifs.


Quatrième des six dédiés à Haydn, le Dix-septième quatuor «La Chasse» (1784) de Mozart bénéficie d’une lecture fine et transparente, de belle facture instrumentale et de haute tenue interprétative, sans affectation, à la verdeur et aux accents légèrement marqués: du grand art, tant le style mozartien recèle d’écueils.


La réalisation et la mise en place ne sont pas moins superbes dans le Premier quatuor «Sonate à Kreutzer» (1923), où le roman de Tolstoï et la passion de Janacek pour la jeune Kamila Stösslova sont étroitement confondus. Equilibrée et classique, plus tendue que fougueuse, plus polie que rugueuse, l’approche du Quatuor Talich n’en est pas moins magnifique et chacune des interventions solistes est irréprochable.


En seconde partie, le Sixième quatuor (1939) exprime toute la détresse de Bartok avant de quitter l’Europe. Exacts et rigoureux, fidèles au texte sans en exagérer les couleurs ou les effets sonores, ce qui convient admirablement à la pudeur naturelle du compositeur hongrois, les Talich n’en sont nullement distanciés pour autant, restituant parfaitement l’épuisement progressif de la musique au fil des mouvements.


Alors que les fumets du café-restaurant parviennent déjà jusqu’à la salle, ils donnent à nouveau une belle leçon de style mozartien en bis, avec l’Andante cantabile du Dix-neuvième quatuor «Les Dissonances» (1785), où rien n’est excessif mais où tout est dit.



Simon Corley

 

 

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