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Conclusion

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/02/2004 -  
Johannes Brahms : Concerto pour piano n° 2, opus 83 – Symphonie n° 4, opus 98

Garrick Ohlsson (piano)
Orchestre national de France, Kurt Masur (direction)


Après une succession symphonie/concerto (voir ici), programme symétrique concerto/symphonie pour la fin de la première étape du cycle Brahms de l’Orchestre national de France et Kurt Masur au Théâtre des Champs-Elysées, avec deux amples partitions de climat opposé, bien que relativement proches dans le temps.


Dans le Second concerto pour piano (1881), c’est à nouveau Garrick Ohlsson qui tient la partie soliste. Les moyens spectaculaires qu’il déploie sont peut-être plus appropriés à ce concerto moins monolithique et ténébreux, mais sa conception reste bien entendu identique à celle, déroutante, qu’il avait précédemment mise en œuvre dans le Premier concerto. Le pianiste américain a toujours les défauts de ses qualités, qui apparaissent d’ailleurs encore plus impressionnantes que la veille: sa force physique le fait trop souvent basculer dans l’emphase ou la brutalité, là où l’on attendrait plutôt grandeur et puissance. Et pourtant, il confirme en même temps qu’il sait heureusement ne pas se limiter à ce registre athlétique qui ferait merveille dans Rachmaninov ou Prokofiev, car il sait faire preuve d’un toucher d’une subtilité exceptionnelle, qui trouve davantage à s’employer que dans le Premier concerto. Comme Ohlsson met également davantage de passion dans son jeu et que – dans ce concerto qui s’apparente tant à une symphonie, ne serait-ce que par sa forme en quatre mouvements – l’équilibre avec l’orchestre superbement raffiné de Masur est idéal, leur interprétation offre de beaux moments, notamment dans les vastes mouvements impairs (avec, dans l’Andante, le solo de violoncelle de Jean-Luc Bourré). Les mouvements pairs laissent plus perplexe, le pianiste effectuant des choix surprenants de phrasés, aussi bien dans le Scherzo – où l’Allegro n’est d’ailleurs pas si appassionato que cela – que dans l’Allegretto grazioso final, trop souvent bruyant et superficiel.


En bis, Ohlsson concède la brève et célébrissime Valse en la bémol opus 39 n° 15 (1865), combinant raideur et rubato envahissant, avant de choisir, comme la veille, l’Intermezzo opus 116 n° 6 (1892).


En seconde partie, l’Orchestre national présente une Quatrième symphonie (1885) très différente de celle de Semkow avec l’Orchestre de Paris voici un mois (voir ici), où l’élan et le romantisme le disputent au contrôle, à l’objectivité et à l’analyse. Si les accents sont toujours bien soulignés et les accords résolument incisifs, ce qui nous vaut un Scherzo à la fois transparent et énergique, l’approche de Masur continue en effet de privilégier la clarté des plans sonores et une relative distance expressive. De ce fait, après une entrée tonitruante des cors, l’Andante moderato, avec une attention très poussée aux timbres, paraît plus intimiste qu’épique. Cela étant, malgré la rigueur de sa forme, l’Allegro energico et passionato semble plus libre et extraverti, dramatique et péremptoire, sans alanguissement dans sa partie centrale.


A la veille de l’anniversaire de la mort de Brahms (3 avril 1897) et avant le Requiem allemand, les 2 et 3 juin prochain à Saint-Denis, cette formidable Passacaille couronne ainsi la partie proprement symphonique d’un cycle dont les quatre concerts auront rencontré un grand succès public. Voilà qui est probablement encourageant pour l’Orchestre de Paris qui proposera, la saison prochaine, sa propre intégrale Brahms, sous la baguette de son directeur musical, Christoph Eschenbach, et avec Tzimon Barto (piano) et Julia Fischer (violon).



Simon Corley

 

 

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