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Pompe et circonstance Paris
Salle Pleyel
03/17/2000 -
Ludwig van Beethoven : Egmont (ouverture), opus 84
Hugo Wolf : Cinq Lieder sur des poèmes de Goethe
Johannes Brahms : Symphonie n°4, opus 98
Bo Skovhus (baryton)
Orchestre philharmonique de Radio-France, Jerzy Semkow (direction) Bo Skovhus avait choisi cinq Lieder de Wolf permettant de mettre en valeur plusieurs registres expressifs, depuis la méditation des trois chansons du Joueur de harpe jusqu’à la véhémence de Prométhée, en passant par la rêverie du Tombeau d’Anacréon. La voix est puissante et homogène, un rien voilée, très à l’aise dans le registre aigu et n’abusant pas du vibrato. Dans une prestation très travaillée, le baryton danois fait un sort à chaque syllabe, fait bien sonner ses terminaisons et rouler ses r. Nul doute que ces mélodies peuvent se concevoir avec un supplément d’émotion, mais l’approche de Skovhus, parfaitement rendue et très convaincante, a le mérite de la cohérence.
Après une ouverture d’Egmont impeccable et impérieuse, mais sans relief particulier, Jerzy Semkow lance le " Philhar " dans ce qui fut l’une des oeuvres de prédilection de son ancien directeur musical, Marek Janowski. A la tête d’un effectif immense (94 musiciens, 67 cordes, bois doublés), le chef polonais offre une interprétation routinière, d’une belle ampleur, un peu lourde, généralement bien mise en place et égayée de ci de là par quelques effets arbitraires. L’allegro non troppo initial, dans un tempo très modéré, manque de tension, le splendide andante moderato pèche par défaut de mystère et le scherzo est impersonnel. Dans la magnifique passacaille finale, sans continuité, désarticulée et dans un tempo constamment flottant l’absence de vision d’ensemble et de rigueur devient rédhibitoire. Cette exécution rencontre toutefois un beau succès public et les musiciens applaudissent leur chef d’un soir.
Simon Corley
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