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Le Couple et ses Aléas Lille
Aéronef
03/14/2000 -
Leonard Bernstein: Trouble in Tahiti
Isa Lagarde (Dinah), Philippe Le Chevalier (Sam), Gilles Avisse, Anne Barbier, Sylvain Stawski (Le Trio), Violaine Véricel (La Danseuse)
Précédé de
Leonard Bernstein: Time Square 1944
Jonathan Sheffer: Camera Obscura
Isa Lagarde (The Woman), Philippe Le Chevalier (The Man), Anne Barbier (Soprano), Sylvain Stawski (Ténor)
Leonard Bernstein: La Bonne Cuisine
Anne Barbier (Soprano), Jay Gottlieb (Piano)
Jean Lacornerie (mise en scène), Nicolas Valantin (décors), Robin Chemin (costumes), Stephan Mackenzie-Main (éclairages), Bertrand Davy, Violaine Véricel (chorégraphie)
Bernard Yannotta (direction musicale)
A côté de son activité centrée sur le répertoire baroque, l'Atelier Lyrique de Tourcoing, avec le souci d'ouverture qui le caractérise, propose un spectacle de musique contemporaine chaque saison. Cette année, l'équipe de Jean-Claude Malgoire a choisi d'inviter une production présentée en Savoie et en Ile de France. Trouble in Tahiti de Leonard Bernstein en est le temps fort, accompagné d'une pièce orchestrale et de deux courts intermèdes (l'un de Bernstein, l'autre d'un compositeur plus récent, Jonathan Sheffer) en guise de hors d'oeuvre.
On ne peut qu'être frappé par la modernité de cette attaque de l'"American Way of Life", du rapport de l'homme à l'argent, de la problématique de la communication dans le couple. Ces questions posées en 1952 sont encore bien actuelles près de cinquante ans après. La mise en scène de Jean Lacornerie fait mouche avec des moyens relativement réduits, ne laissant place à aucun temps mort, dans un décor particulièrement ingénieux de Nicolas Valantin.
Le petit ensemble instrumental composé par Bernard Yannotta (par ailleurs aux clarinettes) couvre un peu trop parfois les chanteurs. Le couple principal n'est pas vocalement à la hauteur de sa tâche, mais il est touchant et convaincant sur le plan dramatique: si l'on peut encore estimer que Philippe Le Chevalier reste honnête malgré une fatigue bien inquiétante en fin de soirée, il n'y a vocalement pas grand chose à sauver de la piètre prestation vocale d'Isa Lagarde, dépassée par les événements dans le grand air qui donne le titre à l'oeuvre, malgré le micro que le metteur en scène lui offre à ce moment là.
Parfait en revanche le trio: Anne Barbier (malgré un vibrato excessif dans La Bonne Cuisine), Sylvain Stawski et Gilles Avisse ont l'ironie, l'aisance, le physique de ce "choeur antique" qui commente l'action, en compagnie d'une frêle danseuse, Violaine Véricel ce soir là. Un spectacle d'un grand impact, malgré les réserves suscitées par les moyens vocaux des deux interprètes principaux (rachetées, il faut insister, par une remarquable interprétation scénique).
Christophe Vetter
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