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Le charme des reprises

Tourcoing
Théâtre Municipal
01/18/2004 -  et les 9, 13, 16 janvier à Tourcoing; à Rennes (Opéra) les 5, 6, 8, 9 et 10 février 2004
Wolfgang Amadeus Mozart: Le Nozze di Figaro
Fulvio Massa [9,13,18]/Marco Danieli [16] (Figaro), Manuela Kriscak [9,16]/ Gladys Nadia Rossi [13,18], Marco Danieli [9,18]/ Alain Buet [13, 16] (Il Conte Almaviva), Ingrid Perruche [9,13,18]/ Hyejin Kim-Billard [16] (La Contessa Almaviva), Estelle Kaïque (Cherubino), Bernard Deletré (Bartolo), Hjördis Thébault (Marzellina), Carl Ghazarossian (Don Basilio/Don Curzio), Marie Planinsek (Barbarina), Philippe Rabier (Antonio)
Pierre Constant (mise en scène), Grégory Voillemet (assistant à la mise en scène), Roberto Platé (décors), Jacques Schmidt et Emmanuel Peduzzi (costumes), Béatrice Massin (chorégraphie), Sébastien D’Hérin (chef de chant et continuo pianoforte)
Choristes, La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire (direction musicale)
Production de l’Atelier Lyrique de Tourcoing-Reprise (1995)

Presque dix ans se sont écoulés depuis la création de cette production, l’un des trois volets de la trilogie Mozart-Da Ponte, que Pierre Constant avait choisie de situer dans un même décor modulable mais reconnaissable d’une œuvre à l’autre. Cette saison, seul Don Giovanni manque à l’appel, et pour cause puisqu’une production venant de la Monnaie de Bruxelles est présentée à l’Opéra de Lille dans le même temps. Si je n’ai pas pu revoir Cosi Fan Tutte, l’intense vie culturelle de la métropole lilloise actuelle obligeant à faire de douloureux choix, une troisième rencontre avec ces Nozze di Figaro confirme la subtile approche de l’œuvre de Constant, excellent directeur d’acteur, sachant s’appuyer sur un merveilleux décor sobre et clair dans sa représentation signé Roberto Platé, sans parler des magnifiques costumes des légendaires Jacques Schmidt et Emmanuel Peduzzi, complices de Chéreau.
Sur le plan musical pur, la représentation laisse une impression plus mitigée, la direction de Jean-Claude Malgoire semblant manquer ce jour là de précision, des décalages scène/fosse s’enchaînant avec une navrante régularité. L’équipe de chanteurs réunis pour cette reprise est d’une grande hétérogénéité. Fulvio Massa est un Figaro inacceptable, fâché avec la justesse comme avec le solfège malgré un timbre sonore ; Marco Danieli, qui alternait avec lui, chantait à cette représentation un Comte d’une belle voix mais avec une inexpressivité consternante. On aurait aimer entendre l’excellent Alain Buet (en alternance) dans une de ses rares apparitions scéniques. Heureusement les dames rattrapent ces déceptions : si Gladys Nadia Rossi, excellente actrice au demeurant, peine un peu et chante trop bas, en particulier son «Deh, vieni non tardar », Ingrid Perruche confirme, après sa superbe Poppea la saison dernière, son indéniable talent aussi bien scénique que vocal : on n’oubliera pas de sitôt cette Comtesse à la voix charnue, colorée et agile, sa tristesse si noble et digne. Deux révélations pour l’avenir : le Chérubin épatant de juvénilité et de voix d’Estelle Kaïque et surtout Hjördis Thébault, amusante Marceline, capable de chanter avec assurance son air du IV, les vocalises finement ciselées (quel regret d’avoir raté sa Dorabella quelques jours plus tard !). Les autres seconds rôles tiennent dignement la route, même si l’on préférerait pour Barberine une voix moins verte capable alors de rendre justice à l’un des plus beaux airs de Mozart.



Christophe Vetter

 

 

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