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Mozartiana

Paris
Cité de la musique
12/16/2003 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : La Clémence de Titus, K. 621 (ouverture et deux airs ) – Concerto pour piano n° 27, K. 595 – Idoménée, K. 366 et 367 (ouverture, gavotte, passacaille et marche) – Ch’io mi scordi di te? (air de concert), K. 505

Véronique Gens (soprano)
Orchestre du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Jean-François Heisser (piano et direction)


Intégralement dédié à Mozart, le programme de cette soirée était construit autour d’un mini-récital de Véronique Gens, qui devait lui-même comprendre quatre airs mettant chacun en valeur un instrument soliste (clarinette, cor de basset, piano ou violoncelle). Elle fit toutefois annoncer qu’elle renonçait à chanter l’air de Zerlina Batti, batti extrait de Don Giovanni.


Pour l’occasion, c’est Jean-François Heisser, directeur artistique de l’Orchestre régional Poitou-Charentes depuis 2000, qui avait accepté, à l’image de Kurt Masur, Pierre-André Valade ou Friedemann Layer, de se consacrer à l’orchestre formé par les étudiants du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSMDP). A la tête d’un effectif de chambre (trente-trois cordes), il débute par une verte et robuste ouverture de La Clémence de Titus (1791). Dès l’air de Vitellia Non più di fiori extrait du même opéra, Véronique Gens annonce la couleur: rondeur, solidité, puissance sans forcer, qualité du phrasé l’emportent largement sur un léger manque de projection dans le grave.


Heisser donne ensuite le Vingt-septième concerto (1791): droit, étale, peu démonstratif, sans artifices mais aussi sans fantaisie, sinon dans les cadences, son jeu contraste avec celui de l’orchestre qu’il dirige depuis le piano, plus immédiatement séduisant, mobile, nettement plus contrasté, mettant en lumière les accents et les aspérités de la partition.


La seconde partie commence, comme la première, par une ouverture, celle d’Idoménée (1781), tout aussi carrée que celle de La Clémence de Titus, suivie de trois extraits de la musique de ballet composée pour cet opéra, dont une Gavotte qui préfigure celui du dernier mouvement du Vingt-cinquième concerto pour piano. Heisser et les jeunes musiciens restituent avec beaucoup d’allure et d’esprit ces courtes pièces dont le style évoque celui des sérénades.


Véronique Gens avait choisi un second air de La Clémence de Titus, celui de Sextus Parto, parto, dans lequel elle s’illustre par son sens des nuances, la justesse de son intonation et ses vocalises impeccables. Elle conclut avec le vaste air de concert (avec piano soliste) Ch’io mi scordi di te (1786), lui-même issu d’un morceau écrit un peu plus tôt pour une reprise d’Idoménée. La soprano y met en valeur la moindre inflexion du texte, sans que l’exercice en paraisse artificiel pour autant. Heisser, quant à lui, semble rendu plus disert par la volubilité de la partie qui lui est confiée.


Finalement, Batti, batti, initialement programmé, refait son apparition en guise de bis, «puisque vous insistez». Une Zerlina de très haute tenue, peut-être plus aristocratique que rustique, pour le coup, mais qu’importe, tant la voix est superbe.



Simon Corley

 

 

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