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Irrésistible Dvorak

Paris
Centre tchèque
12/15/2003 -  
Piotr Moss : Dédicace I
Antonin Dvorak : Quintette à cordes n° 2, opus 97
Johannes Brahms : Quatuor n° 2, opus 51 n° 2

Quatuor Joachim, Jan Talich sr. (alto)


Le Centre tchèque, dans sa petite salle qui prendra solennellement le nom de Janacek le 21 janvier prochain – même si, pour célébrer la symbiose culturelle entre les deux pays, celui de Martinu eût sans doute été plus approprié –, poursuit une politique musicale très active: ce ne sont pas moins de quarante-quatre concerts qui y auront été donnés au cours de l’année 2003. Cette prodigalité s’accompagne d’une qualité de programmation qui ne se dément pas. Ainsi, pour cette soirée, c’est rien moins que l’altiste Jan Talich qui se joignait au Quatuor Joachim, formé de chefs de pupitres issus de l’Orchestre de Picardie.

Né en 1949, Français d’origine polonaise, Piotr Moss a composé une série de pièces de musique de chambre intitulées Dédicace, actuellement au nombre de quatre. Destinée au quatuor à cordes, Dédicace I (1994-1997) ne dure que trois minutes, le temps d’installer une atmosphère sombre et tendue, où des accords longuement tenus sont émaillés de brèves et subites interruptions.


S’étant placé sous le parrainage du grand violoniste allemand ami de Brahms, il n’est pas étonnant que le Quatuor Joachim ait choisi d’interpréter son Deuxième quatuor (1873), dont il restitue fidèlement l’élan généreux, rendant justice à sa dimension «tzigane» qui affleure ici ou là, au détriment des demi-teintes, de la clarté de la polyphonie – d’une densité il est vrai typiquement brahmsienne – et de la justesse ou de la précision.


En seconde partie, la Quatuor Joachim était rejoint par Jan Talich (senior), le neveu de Vaclav, chef de la Philharmonie tchèque de 1919 à 1941. Fondateur du quatuor qui porte ce patronyme illustre, il l’a désormais confié à son fils… Jan, violoniste. La venue du grand aîné tchèque et l’œuvre retenue – le Second quintette (1893) de Dvorak, qui, altiste lui-même, met ici cet instrument en valeur – semblent galvaniser l’ensemble. Ce quintette, composé durant le séjour du compositeur aux Etats-Unis, n’est sans doute pas aussi célèbre que d’autres partitions de la période américaine (Neuvième symphonie, Douzième quatuor ou même Sonatine pour violon et piano), bien qu’il se caractérise également par une fusion de la tradition d’Europe centrale et des influences indiennes. Les musiciens réparent brillamment cette injustice: vitalité, rebond, chaleur, intensité expressive, tout y est, conférant à cette musique une puissance irrésistible.



Simon Corley

 

 

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