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José Cura, Don Carlo névrosé

Zurich
Opernhaus
10/31/2003 -  et les 7, 9* et 15 novembre 2003
Giuseppe Verdi: Don Carlo
Matti Salminen (Filippo II), Walter Fraccaro/José Cura (7 et 9 novembre) (Don Carlo), Stephan Pyatnychko (Rodrigo, Marchese di Posa), Pavel Daniluk (il Grande Inquisitore), Günther Groissböck (un frate), Joanna Kozlowska (Elisabetta di Valois), Luciana d’Intino (la Principessa Eboli), Christiane Kohl (Tebaldo), Susanne Merle (la Contessa d’Aremberg), Leonardo Silva (il Conte di Lerma), Sen Guo (Voce dal Cielo)
Choeur de l’Opéra de Zurich, Orchestre de l’Opéra de Zurich, Renato Palumbo (direction)
Werner Düggelin (mise en scène)

L’un des avantages des théâtres de répertoire, c’est de pouvoir assister, année après année, à toute une série de reprises, avec souvent des distributions totalement différentes des premières. Un excellent moyen donc de comparer, en l’espace de quelques semaines, voire de quelques mois, les prestations des chanteurs. Pour Don Carlo, Zurich accueillera notamment Neil Shicoff, Dmitri Hvorostovsky, Roberto Scandiuzzi, Carlos Alvarez ou encore Thomas Hampson. Mais pour l’heure, la première reprise de la saison du célèbre opéra de Verdi vaut essentiellement pour le retour dans le rôle-titre de José Cura, qui l’avait déjà incarné il y a près de trois ans, lorsque le spectacle avait été monté pour la première fois.

La production zurichoise a ceci d’original qu’elle présente l’Infant d’Espagne non pas comme un héros idéal, essayant d’oublier sa passion contrariée pour Elisabeth par des actions héroïques, mais comme un être faible, secoué de tics et de névroses, effondré par le chagrin de son amour perdu et cherchant un sens à sa vie. Un Don Carlos donc proche de la vérité historique. Confondant de présence et d’engagement scénique, José Cura joue à merveille ce personnage dévoré par le doute, affaibli par les spasmes qui le tourmentent et souvent recroquevillé à terre, notamment lorsqu’Eboli ou son père lui lancent les pires imprécations. Vocalement, le ténor argentin affiche une forme resplendissante de bout en bout de la représentation, avec notamment des aigus lumineux. Un regret cependant: son chant aurait pu être plus nuancé. Dans le reste de la distribution, seule l’Eboli volcanique de Luciano d’Intino se hisse au niveau de José Cura. Il convient aussi de saluer dans la fosse le beau travail de précision opéré par l’un des jeunes espoirs italiens de la baguette, Renato Palumbo, même s’il doit encore veiller à ne pas couvrir les chanteurs.

Chose surprenante à l’Opéra de Zurich, qui affiche régulièrement complet, la salle était à moitié vide pour cette représentation. Conséquence de la crise économique ou - les Zurichois seraient-ils gâtés à ce point-là ? - perte d’attrait d’une star, à force de figurer à l’affiche (cette saison, José Cura incarnera encore Alfredo et Dick Johnson)? Affaire à suivre en tout cas…



Claudio Poloni

 

 

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