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Le diptyque berliozien

Paris
Théâtre du Châtelet
10/24/2003 -  
Hector Berlioz : Symphonie fantastique, Lélio
Chœur du Châtelet, Monteverdi Choir, Donald Palumbo (direction)
Orchestre Révolutionnaire et Romantique, John Eliot Gardiner (direction)
Daniel Mesguich (récitant), Hugh Smith (ténor), Ludovic Tézier (baryton)


La musique est impalpable et, assis confortablement dans son siège, on ne se rend pas toujours compte de l'effort physique qu'elle représente chez le musicien, de ce qu'elle sollicite de son organisme. Celui de John Eliot Gardiner a eu, deux jours plus tôt lors des Troyens, une petite défaillance (une perte de vision à un œil) qu'il a fallu opérer en urgence. Malgré tout, le chef anglais a tenu à diriger la Symphonie fantastique, avec brio et maîtrise, laissant Lélio à son assistant François-Xavier Roth. Un bel exemple de conscience professionnelle, un courage et une obstination qui est la marque des grands.


Evidemment, avec l'Orchestre Révolutionnaire et Romantique, la Fantastique ne "sonne" pas comme d'habitude, les instruments d'époque dégraissent le son, suppriment tout effet d'inertie, offrent des couleurs plus franches, laissent aux pupitres leur individualité au sein de l'ensemble. Jouant à plein de ces caractéristiques, John Eliot Gardiner déploie un geste vif, précis, fouillé qui donne à entendre l'œuvre dans son épure.


Avec le monodrame lyrique Lélio (1831) écrit un an après la Fantastique nous sommes dans l'atelier de l'artiste, dans son cahier d'esquisses, plongé dans les affres de la création. Cette œuvre semi-théâtrale offre un rôle en or pour le récitant et Daniel Mesguich exprime parfaitement ce double de Berlioz qui s'angoisse sur la vie, la musique et son interprétation. Le chœur est excellent, tout comme le baryton Ludovic Tézier qui incarne en ce moment Chorèbe dans Les Troyens (lire ici). On n'en dira pas autant du ténor américain Hugh Smith qui semble chanter avec une patate chaude dans la bouche. Mais ça ne gâche pas cette superbe soirée, ce "diptyque" qui aura soulevé l'enthousiasme du public.







Philippe Herlin

 

 

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