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Tentative manquée

Liege
Théâtre Royal de Liège
10/03/2003 -  er les 5*, 7, 9, 11 et 14 octobre 2003
Gaetano Donizetti: Lucia di Lammermoor
Darina Takova (Lucia di Lammermoor), Reinaldo Macias (Edgardo di Ravenswood), Vladimir Stoyanov (Lord Enrico Ashton), Wojtek Smilek (Raimondo), Guy Gabelle (Normanno), Laurent Koehl (Lord Arturo Bucklaw), Christine Solhosse (Alisa)
Mireille Laroche (mise en scène), Guy-Claude François (décors), Danièle Barraud (costumes), Philippe Quillet (lumières), Edouard Rasquin (chef des chœurs),
Orchestre et Chœurs de l’Opéra Royal de Wallonie, Patrick Davin (direction musicale)
Nouvelle Production de l’Opéra Royal de Wallonie

Malgré ses bonnes intentions, Mireille Laroche, cette fois, nous déçoit avec une mise en scène exposant de manière trop caricaturale les idées judicieuses que le destin de Lucia lui inspire.
Si les costumes de Danièle Barraud restent dans une certaine tradition, le décor de Guy-Claude François consiste en un dispositif abstrait utilisant des projections d’images fixes ou animées sur des éléments assez simples et sobres permettant des changements à vue assez rapides.
Mireille Laroche voit en Lucia une victime : victime des hommes (de leur violence, de la menace incestueuse d’Enrico, soulignée de manière beaucoup trop lourde, de l’ambivalence couarde d’Edgardo), victime d’une société en crise qui en fait un bouc émissaire. Etait-il pour autant nécessaire de lui associer un double, une jeune fille en blanc symbolisant son innocence et sa pureté ? Le procédé, redondant, finit par lasser et même énerver tant il devient caricatural.
Plus discutable encore est le renversement trop démonstratif lors de la scène finale, s’acharnant à démontrer, si on ne l’avait toujours pas compris, que c’est cette société qui devient elle-même folle, Edgardo en premier, à qui l’on impose une camisole de force tandis que le décor devient un asile psychiatrique. Le ridicule n’est pas loin et l’on regrette que les réflexions de Mireille Laroche, qui ne sont pas sans intérêt, loin s’en faut, nous mènent à cette déception.
Peut-être aussi y aurait-il fallu un travail plus approfondi sur le jeu scénique avec les chanteurs, ceux-ci restant très traditionnels dans leurs attitudes accentuant encore plus le décalage entre les intentions de la scénographie et le résultat obtenu.
On attendait Annick Massis dans le rôle titre ; c’est finalement Darina Takova qui interprète Lucia. Son timbre assez corsé, quoique assez anonyme, permet une caractérisation vocale intéressante qui malheureusement trouve ses limites dans la scène de la folie qui exige une perfection technique qu’elle ne possède pas et des défauts de justesse, des aigus douloureux, des vocalises savonnées entache une impression qui restera malgré tout positive.
Son Edgardo, Reinaldo Macias, est victime d’une erreur de distribution manifeste : mozartien égaré dans un rôle trop lourd, il fait illusion jusqu’à la scène finale où il s’effondre. Par contre, on louera sans réserve les deux voix graves de la distribution, Vladimir Stoyanov et Wojtek Smilek, tous deux irréprochables vocalement et stylistiquement, le baryton bulgare révélant en particulier une voix saine et bien éduquée.
Patrick Davin se tire très bien d’une incursion dans un répertoire où on ne l’attendait pas, respectant d’ailleurs une partition donnée dans son intégralité.



Christophe Vetter

 

 

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