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Un immense pianiste

Strasbourg
Philharmonie
02/10/2000 -  
Joseph Haydn : symphonie n°83 " La Poule "
Serge Prokoviev : concerto pour piano n°2 op.16
Arvo Pärt : Cantus in Memory of Benjamin Britten
Piotr Ilitch Tchaïkovsky : Le lac des cygnes, suite

Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Mikhaïl Rudy (piano), Vladimir Spivakov (direction)

La symphonie qui ouvrait la soirée ne laissait en rien présager les événements à venir : un Haydn paisible, voire bonhomme, avec à son actif un bel équilibre instrumental, une respiration naturelle et un deuxième mouvement en apesanteur ; à son passif, le timbres épais des cordes particulièrement gênant dans le menuet, et un manque évident de tension dans le finale. Bref, une interprétation probe et élégante mais un peu lisse. Peut-être, mais on n’ose l’imaginer, une stratégie destinée à mettre en valeur le bolide qui suivait ?
Car Mikhaïl Rudy au clavier est irrésistible : sous un détachement olympien, un jeu incandescent et d’une extraordinaire puissance expressive. Il possède toutes les qualités techniques indispensables à Prokoviev : une rythmique immuable, une clarté éclatante dans le traitement des voix, une parfaite égalité d’exécution ; il sait se faire tour à tour virevoltant, inexorable ou passionné. L’orchestre, magnifique de cohésion, est au diapason et participe à cette vision à la fois analytique et passionnée de l’œuvre. L’ovation réservée par le public, nous permettait de le retrouver en bis dans une envoûtante pièce de Chopin.
La deuxième partie ne déméritait pas : le Cantus d’Arvo Pärt, met certes un peu de temps à se mettre en marche, mais finit par produire son effet hypnotique. Quant au Tchaïkovski, on y retrouve toutes les qualités musicales de Spivakov, qui dynamise l’orchestre et évite les écueils de la partition en simplifiant le discours là où il est nécessaire de le faire. L’orchestre prenant de son côté un plaisir manifeste à jouer sous la direction du chef russe, le bonheur est partagé par le public. Assurément, un grand moment de la saison musicale à Strasbourg.




Dimitri Finker

 

 

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