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Vienna
Staatsoper
06/22/2003 -  et 24*, 26 juin 2003
Wolfgang-Amadeus Mozart : Don Giovanni
Thomas Hampson (Don Giovanni), Dan Paul Dumitrescu (Le Commandeur), Ricarda Merbeth (Donna Anna), Rainer Trost (Don Ottavio), Soile Isokoski (Donna Elvira), Ildebrando D’Arcangelo (Léporello), Angelika Kirschlager (Zerlina), In-Sung Sim (Masetto)

Chœurs et Orchestre de l’Opéra de Vienne, Seiji Ozawa (direction)

Nicola Rubertelli (costume), Roberto de Simone (mise en scène)

Indubitablement le Don Giovanni de Seiji Ozawa possède de la personnalité ! Le patron de l’Orchestre de l’Opéra de Vienne extrait le drame de chaque mesure et innerve la partition d’une telle énergie qu’on s’attend à voir la foudre tomber sur scène avant la fin du second acte. Enfin du Mozart habité par une véritable conception, avec des phrasés soignés jusqu’aux derniers millimètres des archets, avec des voix intermédiaires recherchées et de magistrales dynamiques.


Il est certain que le chef ne simplifie pas la tâche aux chanteurs : les arias sont souvent prises à des tempis très retenus, et n’en dévient pas d’un pouce. D’où peut-être quelques problèmes. Certains s’en tirent merveilleusement : l’omniprésent Leporello, incarné par D’Arcangelo, est tout simplement excellent à la fois vocalement et scéniquement. Il forme une paire d’exception avec un Thomas Hampson lui aussi très à son aise en séducteur cruel. Autre très belle voix de la soirée : Angelika Kirschlager incarnant une Zerline pleine de finesse et de sensualité.
D’autres ont en revanche plus de mal : on finit rapidement par se lasser de Ricarda Merbeth (Donna Anna). Malgré d’immenses qualités, au nombre desquelles une virtuosité à toute épreuve, le personnage est campé dès les premières mesures et n’évolue plus. Ajoutons qu’elle traverse l’opéra armée de deux nuances seulement (forte - la plupart du temps - et piano). Soile Isokoski gagne en profondeur au fil des scènes mais est moins convaincante vocalement, un peu incertaine dans les aigus, et campe une Donna Elvira parfois proche de la crise de nerf. Don Ottavio est scéniquement le personnage le moins abouti mais le compense en parti grâce à son beau timbre et beaucoup de musicalité (malgré une justesse défaillante dans les arias).


La mise en scène, sous un archaïsme apparent qui pourrait nous renvoyer tout droit à l’époque de Mozart, se révèle en fait pleine de finesses et de modernismes. Leporello, à mi-chemin entre un Arlequin et un Papageno, symbolise à lui seul toute la réussite du travail scénique.
Le public du Staatsoper est conquis, les critiques de la presse locale font la moue : voilà qui change de l’ordinaire !



Dimitri Finker

 

 

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