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N'est-on pas sérieux quand on a 18 ans ?

Vienna
Musikverein
06/16/2003 -  
Arvo Pärt : Fratres II
Johannes Brahms : Sonate nº3 op. 108 pour violon et piano
Alfred Schnittke : A Paganini
Maurice Ravel : Sonate en sol majeur pour violon et piano
Franz Waxman : Carmen-Fantaisie

Akira Eguchi (piano), Yura Lee (violon)

C’est dans un programme intéressant et courageux que nous faisons la connaissance d’une jeune violoniste coréenne: âgée de 18 ans à peine et déjà sortie de la classe de Dorothy Delay à la Juilliard School, Yura Lee possède un beau son assez sombre, qu’elle ose rendre rauque parfois. On peut d’ailleurs reconnaître dans sa manière de porter le son d’une note à l’autre des effets à la Gidon Kremer – avec moins d’intensité néanmoins.
La technique de Yura Lee est dénuée de toute trace de tension, ce qui confère à son jeu beaucoup d’intériorité et une certaine grandeur. Elle paraît cependant plus à l’aise dans le répertoire contemporain et virtuose que dans les pièces romantiques : son Brahms, en particulier le mouvement lent, se perd un peu dans les méandres et n’est pas tout à fait au même niveau que le reste du récital.
En revanche les pièces d’Arvo Pärt et de Schnittke sont remarquablement jouées ; avec tant de facilite et de musicalité qu’elles sonnent comme des classiques ! Sa sonate de Ravel est au premier abord un peu obscure et trop respectueuse de la partition, mais des pointes de fantaisie s’y glissent au fur et à mesure.
Terminant brillamment le récital sur la Carmen-Fantaisie de Waxman (rien d’autre que l’une des pièces les plus difficiles du répertoire) Yura Lee nous fait deviner que derrière son Guarnerius del Gesu se cache une authentique personnalité et beaucoup de musicalité. On ne peut que regretter une trop grande pudeur interprétative (ou peut-être trop de sérieux), ce qui l’empêche se confier plus librement au public : mais gageons que d’ici peu de temps cela ne lui posera plus de problème.



Dimitri Finker

 

 

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