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La 150e !

Paris
Opéra Bastille
05/21/2003 -  et 24*, 28 mai, 3, 5, 11, 29 juin, 2, 4, 7, 9 juillet 2003
Wolfgang Amadeus Mozart : Les Noces de Figaro
Dmitri Hvorostovsky, Peter Mattei àprès le 29 juin (Comte Almaviva), Gerald Finley, James Rutherford après le 29 juin (Figaro, Brigitte Hahn (Comtesse), Patricia Ciofi (Susanna), Joyce DiDonato (Cherubino), Reinhard Dorn (Bartolo), David Cangelosi (Don Basilio), Michel Trempont (Antonio), Della Jones (Maecellina), Laura Giordano (Barbarina), Rodilphe Briand (Don Curzio)
Orchestre et Choeurs de l'Opéra National de Paris, Stéphane Denève (direction)
Giorgio Strehler (mise en scène)


La 150e représentation de la mythique production de Giorgio Strehler, en ce samedi 24 mai, dans des décors et costumes d'Ezio Frigerio méritait au moins un petit supplément au programme de l'Opéra de Paris dans lequel on a confirmation que ces reprises à l'Opéra Bastille ont été validées par le créateur italien, grâce à l'intervention amicale de Hugues Gall, ce qui n'était pas le cas entre 1990 et 1994 lorsque la maison était dirigée par Pierre Bergé. Et il faut aussi féliciter Humbert Camerlo, qui travailla à plusieurs reprises avec le maître, et sait faire perdurer le théâtre gorgé de vie et suprêmement intelligent de cette mise en scène, au point que ceux qui ont assisté à la première (le 30 mars 1973 à l'Opéra Royal de Versailles) reviennent toujours avec plaisir, on en a rencontré ! Au total 300.000 personnes auront vu ces Noces, alors, pour étendre encore ce public, à quand un DVD ? (des captations des années 70 existent-elles ?)


Sans voix véritablement exceptionnelles, la distribution très homogène se situe, comme toujours à l'Opéra de Paris, à un haut niveau avec notamment un très bon Figaro (Gerald Finley) et une Comtesse (Brigitte Hahn) qui envoûte la salle dans le "Dove sono". On pourra par contre reprocher une faible projection du Comte (Dmitri Hvorostovsky) et un manque d'espièglerie du Chérubin de Joyce DiDonato. La direction raffinée et très attentive aux chanteurs de Stéphane Denève est un plaisir.


Pour terminer, laissons la parole à celui qui continue à rester si présent parmi nous :

"Je ne suis pas de ceux qui croient à la mort de l'esprit classique. Pour moi est classique un texte qui à travers le temps garde un contact avec le public. Cette définition est importante car elle nous amène à constater que l'humanité a des besoins artistiques secrets et permanents."
Giorgio Strehler



Philippe Herlin

 

 

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