Back
Immergés dans la musique Vienna Konzerthaus 05/18/2003 - Antonin Dvorak : Notturno pour orchestre à cordes op.40
Josef Suk : Sérénade pour orchestre à cordes op.6
Leos Janacek : Idylle pour orchestre à cordes, Suite pour orchestre à cordes
Orchestre de chambre de Vienne, Leos Svarovsky (direction) L’orchestre de chambre de Vienne concluait ce dimanche son cycle de matinées au Konzerthaus sur un programme tchèque. Rappelons que Philippe Entremont a été le chef principal de cette formation de 1976 à 1991 (depuis 2000 Christophe Eberle est à sa tête), et que le chef français continue d’y être régulièrement invité.
On ne peut être que bouleversé par le niveau de perfection atteint par cet ensemble viennois : un son à faire pleurer, et ce n’est pas qu’une image - des pupitres capables de sonner comme cent ou bien d’atteindre la finesse de grain d’un quatuor a corde - des musiciens habités par la flamme, et désireux de la communiquer au public.
On perçoit tout cela dès la première note du Notturno de Dvorak, attaquée avec une homogénéité inouïe par les contrebasses et violoncelles.
Il faut dire que le chef Leos Svarovsky donne l’impression d’être partout a la fois : sa technique exemplaire lui autorise un contrôle absolu sur les musiciens, et on sent tous les regards suspendus au moindre de ses gestes. La Sérénade de Suk, œuvre de jeunesse trop souvent négligée, est jouée ici avec une intensité quasi insoutenable. Les thèmes prennent vie sans artifice, et tour à tour mélancoliques ou menaçants, nous vont droit au cœur.
La deuxième partie nous repose quelque peu de l’exaltation dans laquelle nous étions plongés: la qualité instrumentale est toujours idéale, mais les œuvres sont certainement moins captivantes. Idylle de Janacek, avec ses thèmes trop simplistes et ses passages faussement monumentaux, convainc difficilement ; la Suite pour orchestre à cordes du même compositeur est autrement plus spontanée, mais n’en demeure pas moins secondaire.
Ce concert restera sans nul doute dans tous les esprits comme un rare et éblouissant moment d’osmose entre chef et musiciens.
Dimitri Finker
|