About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Franco-russe

Paris
Théâtre Mogador
03/05/2003 -  et 6* mars 2003

Dimitri Chostakovitch : L’Age d’or (suite), opus 22a
Serge Prokofiev : Concerto pour violon n° 2, opus 63
Maurice Ravel : Ma mère l’oye
Henri Dutilleux : The Shadows of time


Elisabeth Batiashvili (violon), Fabien Dumas, Facundo Rodriguez, Nicolas Waterkeyn (voix)
Orchestre de Paris, Sakari Oramo (direction)


Directeur musical de l’Orchestre symphonique de la ville de Birmingham depuis 1999 et futur chef principal de l’Orchestre symphonique de la Radio finlandaise (dont il fut un temps premier violon solo), Sakari Oramo dirige, cette semaine et la semaine prochaine, deux programmes (soit cinq concerts) avec l’Orchestre de Paris au Théâtre Mogador. Le premier programme présentait successivement deux œuvres russes des années 1930 puis le regard porté sur l’enfance par deux compositeurs français, à près d’un siècle de distance.


Dans L’Âge d’or - un ballet composé en 1930 sur les aventures d’une équipe de football soviétique en déplacement dans une ville confrontée à la «décadence» occidentale, jazzistique et capitaliste - Chostakovitch livre une musique vigoureuse, ironique et virtuose. On se demande donc pourquoi la brève Suite qui en est tirée - formant en quelque sorte une petite symphonie en quatre mouvements - est si rarement donnée au concert. L’introduction et l’adagio, plus développés, ne sont pas exempts de drames et de tensions, tandis que la polka et la danse finale, plus légères, annoncent déjà l’atmosphère burlesque des Suites de jazz.


Oramo, qui avait fait ses débuts à l’Orchestre de Paris voici tout juste trois ans en dirigeant une jeune violoniste, Sarah Chang (voir ici), récidive en accompagnant Elisabeth Batiashivili dans le Second concerto (1935) de Prokofiev. Excellente manière de marquer, jour pour jour, le cinquantième anniversaire de la disparition du compositeur, d’autant que la violoniste géorgienne, un peu en retrait il y a quelques mois dans le Concerto de Dvorak (voir ici), fait ici preuve d’une autorité sans failles. D’une technique très solide, sans se mettre systématiquement en avant dans un pur souci de briller, elle donne de la partition une lecture fidèle à son esprit à la fois romantique et néoclassique.


Dans Ma mère l’oye de Ravel, le chef finlandais privilégie la finesse et la précision, peut-être au prix d’un imperceptible manque d’allant et de souplesse, qui n’empêche toutefois pas de goûter pleinement aux sonorités exceptionnelles prodiguées par les musiciens. Dutilleux, pour sa part, s’inspire d’une vision moins idyllique mais tout aussi émouvante de l’enfance, puisque le mouvement central de The Shadows of time (1997) est écrit «pour Anne Frank et pour tous les enfants du monde, innocents». Partition certes emblématique du compositeur, avec ses harmonies caractéristiques et son instrumentation chatoyante, mais qui illustre, de façon inhabituelle chez lui, un programme explicite et exhale de ce fait un sens dramatique sans doute plus prononcé que dans le reste de sa production. C’est en tout cas l’orientation que privilégie Oramo, à la tête d’un Orchestre de Paris impérieux et manifestement enchanté de travailler avec lui.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com