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Citizen Lamoureux Paris Théâtre des Champs-Elysées 02/02/2003 -
Baptiste Trotignon Trio Samuel Barber : Adagio, opus 11 Serge Prokofiev : Concerto pour piano n° 3, opus 26 George Gershwin : Un Américain à Paris
Baptiste Trotignon Trio, Nicholas Angelich (piano) Orchestre des Concerts Lamoureux, Mark Foster (direction)
Après-midi américaine chez Lamoureux, avec un clin d’œil au jazz, deux compositeurs américains et un pianiste né aux Etats-Unis dans un concerto créé à Chicago.
En lieu et place d’Open concerto pour trio de jazz et orchestre de Frédéric Verrières, dont la création est reportée «à la saison prochaine à la demande du compositeur qui, au regard des premières répétitions, a souhaité pouvoir réviser et compléter sa partition», c’est le trio de Baptiste Trotignon, auquel était destiné ce concerto, qui ouvre néanmoins le concert. Le jeune Nantais et ses deux compères, Clovis Nicolas (contrebasse) et Tony Rabeson (batterie), interprètent «quelques morceaux de leur répertoire habituel» : ensemble sage et confortable - pour autant qu’il soit permis d’en juger - qui ne révolutionne sans doute pas le genre, sinon par quelques inflexions mélodiques ou harmoniques rappelant parfois l’univers «classique» dont est originaire le pianiste.
Mark Foster dirige ensuite un Adagio de Barber point trop grandiloquent, mais c’est à Angelich que l’on doit le moment phare de ce programme : dans un Troisième concerto de Prokofiev limpide, précis, distant et objectif, en un mot néo-classique, d’une sûreté technique irréprochable, le pianiste français sait également démontrer une grande subtilité au travers d’une grande variété de touchers. Il confère un éclairage inattendu, à la fois libre et réfléchi, au Nocturne en mi bémol (opus 55 n° 2) de Chopin qu’il donne en bis.
Conclusion en fanfare, avec l’increvable Un Américain à Paris de Gershwin, que Foster enlève avec conviction, même si la réalisation n’est pas toujours à la hauteur des ambitions. Un Américain sans doute plus costaud que svelte, mais qui ravit les jeunes de sept à soixante-dix-sept ans constituant le public toujours fidèle de l’Orchestre Lamoureux.
Simon Corley
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