|
Back
Immuable Philharmonique de Vienne Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/20/2003 -
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 40
Franz Schubert : Symphonie n° 9
Orchestre Philharmonique de Vienne, Riccardo Muti (direction)
Un tel concert - la 40e de Mozart (improprement appelée «Jupiter» dans le programme alors que c’est la 41e qui porte ce surnom !) et la 9e de Schubert - serait convenu pour la plupart des orchestres mais à l’évidence pas pour celui qui représente le mieux la grande tradition toujours bien vivante et qui nous fait toujours redécouvrir ce que l’on croyait connaître, l’Orchestre Philharmonique de Vienne. C’est comme si notre ouïe devenait d’un coup plus fine, plus affûtée, on découvre des sonorités et des détails que l’on ne soupçonnait pas jusqu’ici, même si celui qui conduit la formation n’est pas au «top niveau».
Comme souvent avec Riccardo Muti, on reste sur sa faim, la dynamique (les fortissimos se ressemblent un peu tous) et le tempo (d’un tempérament égal) sont peu travaillés, en conséquence les scherzos manquent d’allégresse et, surtout, les adagios de profondeur et d’introspection, l’andante de la symphonie de Schubert est traité exactement dans le même esprit que les autres mouvements (volontaire, incisif, alerte), éludant ainsi tout recueillement, toute intériorité. Par contre la mise en place, la clarté sont remarquables, on peut ainsi profiter des qualités exceptionnelles de l’orchestre, un son riche qui ne s’épanche jamais et une vivacité qui n’occulte pas la diversité des harmoniques. Un plaisir dont on ne se lasse pas.
Et pour le prochain concert (le 22 juin avec Pierre Boulez, à ne pas manquer bien sûr), on pourra noter la date dans l’agenda du Philharmonique de Vienne (7,10 euros), y aller avec le foulard (71,90 euros) ou la cravate (42,80 euros) estampillés par l’orchestre puis noter ses impressions sur le livre d’or (57,40 euros). Vulgaire avec le tout à chacun, ce merchandising dénote ici d’une incontestable élégance, cela va sans dire. Moins chers et plus utiles, des disques sortiront prochainement (sérénades de Dvorak par Chung, 3e de Mahler par Boulez, symphonies de Beethoven par Rattle) pour ne pas s’éloigner trop longtemps de ce formidable orchestre.
Philippe Herlin
|
