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Auto-transcription

Paris
Cité de la musique
11/30/2002 -  

Alban Berg : Trois pièces extraites de la
« Suite lyrique » (pour orchestre à cordes)

Anton Webern : Cinq mouvements pour quatuor à cordes, opus 5 - Cinq mouvements pour orchestre à cordes, opus 5
Arnold Schönberg : Verklärte Nacht, opus 4 (pour orchestre à cordes)


Quatuor Ysaÿe, Nieuw Sinfonietta Amsterdam, Peter Oundjian (direction)


Dans le cadre de la série que la Cité de la musique consacre durant quatre semaines à la transcription, ce concert permettait d’envisager quelques nouveaux aspects de ce vaste thème : les compositeurs de la trinité viennoise (Schönberg, Berg etWebern, qui se livrés à toutes sortes de transcriptions, de Bach à Mahler en passant par Rossini ou Johann Strauss) adaptant leurs propres partitions, toujours dans le sens de l’agrandissement pour orchestre (à cordes) d’œuvres originellement écrites pour quatuor ou sextuor.


Orchestration à la demande d’un éditeur, pour les Trois pièces extraites de la « Suite lyrique » (1928) d’Alban Berg, quelques mois après l’achèvement de la version originale pour quatuor et avec peu de modifications dans la répartition entre pupitres. Paradoxalement, la clarté, la transparence et l’esprit d’ensemble dont font preuve les vingt-quatre membres du Nieuw Sinfonietta Amsterdam, dirigés par Peter Oundjian (ancien premier violon du Quatuor de Tokyo), tendent à gommer le concept même de transcription, tant l’on reste près de la finesse première des textures du quatuor.


Des trois compositeurs présentés au cours du concert, Webern est celui qui aura, en l’espèce avec ses Cinq mouvements opus 5 (1909), le plus transformé sa partition en choisissant de l’adapter pour orchestre à cordes, vingt ans plus tard. On remarque ainsi tout particulièrement la place conférée aux soli et les modifications dans le rôle des différents puptres : par exemple, le début de la deuxième pièce, originellement dévolu à l’alto, est partagé entre un alto et un violoncelle solistes dans la version orchestrale. Dans ces conditions, on ne peut que louer l’idée consistant à faire jouer successivement les cinq pièces par le Quatuor Ysaÿe puis par l’orchestre (avant que le Quatuor ne reprenne à nouveau, mais seul cette fois-ci, les cinq mouvements dans leur continuité, au début de la seconde partie du concert). Chacun, à sa manière, soulignera le (post)romantisme exacerbé qui imprègne encore fortement ce cycle du jeune Webern, et ce, par des moyens opposés : davantage au premier degré pour le Nieuw Sinfonietta, par la force et la plénitude des sonorités, bien plus au second degré pour les Ysaÿe, par la raréfaction et l’exactitude d’où naît, précisément, l’émotion.


Orchestration proprio motu, également, pour Schönberg, qui reprend en 1917 (et révise en 1943) sa Nuit transfigurée (écrite en 1899 pour sextuor à cordes). Avec un effectif légèrement plus fourni (vingt-huit musiciens, l’ensemble néerlandais suit fidèlement le poème de Dehmel qui donne son titre à ce cheval de bataille des formations de chambre : Oundjian privilégie en effet une conception plus dramatique qu’unitaire, qui restitue le texte de façon toujours soignée et didactique, tout en traduisant avec un engagement constant les climats successifs de la narration. Juste retour aux sources, après tout, puisqu’avant de contenter de l’épure du sextuor, Schönberg avait bien eu en tête, dans un premier temps, un poème symphonique, comme le rappelle fort opportunément Gianfranco Vinay dans les notes de programme très complètes dont nous gratifie une fois de plus la Cité de la musique.



Simon Corley

 

 

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