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Piano déconstruit

Paris
Salle Cortot
12/12/2025 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour piano en mi bémol majeur, K. 189g [282]
Frédéric Chopin : Ballade n° 3, opus 47
Johannes Brahms : Intermezzi, opus 117
Robert Schumann : Fantaisie en ut, opus 17

Nikola Meeuwsen (piano)


N. Meeuwsen (© Foppe Schut)


Le jeune Nikola Meeuwsen (23 ans) a été le premier pianiste néerlandais à remporter le premier prix du Concours Reine Elisabeth en juin 2025 à Bruxelles. Cela n’a pas été sans polémique au sein du public et sur les réseaux sociaux mais dans les concours, le jury est souverain... Il vient de donner son premier concert français après avoir remporté ce prix prestigieux dans le cadre de l’association parisienne et lyonnaise Pianissimes qui fait tant pour la promotion des jeunes musiciens dans une salle Cortot pleine à craquer. On ne cachera pas une certaine déception au sortir de ce récital très attendu, qui a obtenu un grand succès public.


A une époque où les jeunes pianistes essayent d’éblouir avec des programmes pyrotechniques ou conçus de façon sophistiquée, Nikola Meeuwsen se présente avec un récital plutôt « à l’ancienne » composé de quelques pièces majeures du répertoire n’ayant pas forcément de connexion entre elles. La Sonate K. 282 de Mozart donnée d’emblée avec une belle rigueur montrait une très belle sonorité et une technique infaillible tout comme la Troisième Ballade de Chopin jouée avec une humeur un peu sombre mais c’est une option interprétative.


Hélas ! ces qualités n’ont pas permis de donner aux trois Intermezzi opus 117 de Brahms leur continuité. Ils sont certes crépusculaires mais avec un phrasé qui cherche à systématiquement déconstruire chaque phrase pour essayer de glisser une idée différente que ce que propose la partition, ils deviennent fastidieux et mortellement ennuyeux.


De même dans la longue Fantaisie de Schumann, plat de résistance du programme, dont la difficulté principale est la construction. Ce qu’en fait le pianiste avec des phrasés déconstruits donnait l’impression qu’il est constamment à la recherche de solutions. Des excentricités dans les tempi achevaient de la rendre interminable, au point que le public a applaudi avant que ne commence son dernier tiers, Langsam getragen (Lent et soutenu). Pour l’esprit de l’œuvre, on était assez éloigné de la poésie schumanienne, plutôt au premier de degré de lecture que peut offrir une partition si complexe.


Quelques bis – Bagatelles de Beethoven, Choral de Bach-Busoni – n’ont pas atténué cette impression mais conforté le public dans l’accueil chaleureux qu’il a réservé au pianiste.


Le site de Nikola Meeuwsen



Olivier Brunel

 

 

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