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Ambronay

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Ambronay festif

Ambronay
Abbatiale
10/11/2002 -  10/12/02

Joseph Haydn :Symhonie n°103
W. A. Mozart :Concerto pour piano n°17
Ludwig van Beethoven :Symphonie n°2
Anima Eterna, Jos van Immerseel (direction et piano)


Splendeur du baroque créole. Fiesta criola
Ensemble Elyma, Ensemble Ars Longa, Le Cor Vivaldi - Els Petits Cantors de Catalunya
Gabriel Garrido (dir.)

Le festival d’Ambronay, au fil des années prend, calmement, de plus en plus d’ampleur, tout en n’oubliant pas un des rôles fondamentaux qui le sépare d’autres manifestations réservées aux seules stars : la découverte et l’encouragement des jeunes ensembles. Il tient aussi avec les orchestres déjà venus un engagement de fidélité, et c’est avec un grand plaisir que l’on retrouvait Jos van Immerseel avec son excellent orchestre Anima Eterna, créé en 1985, mais qui n’a pris sa forme actuelle que vers 1992. A partir d’un travail musicologique sérieux, d’une technique de très haut niveau et d’un engagement musical enthousiaste, le chef claviériste fait merveille dans ce programme ‘classique’ qui requiert pourtant de l’orchestre, d’Haydn à Beethoven, des qualités très différentes. Le symphonie n°103, dite Roulement de timbales est interprétée avec finesse et élégance - aristocratique - même dans les moments les plus délicats. L’ensemble est parfaitement équilibré dans une acoustique qui ne fait pas de cadeau aux ensembles symphoniques. L’extrême lisibilité de l’articulation, malgré sa complexité, joue pour beaucoup.
L’équilibre piano-forte et orchestre passe par contre moins bien dans cette abbatiale qu’au théâtre de Poissy, par exemple, où les mêmes interprètes avaient donné un mémorable ensemble de concertos pour piano de Mozart, outrageusement dénigré par Pierre Gervasoni dans les pages culturelles du journal Le Monde. On admire là aussi la clarté et l’aisance stylistique tant de l’orchestre que du chef soliste. Dans les remarquables cadences improvisées, il joue en virtuose du timbre et de la sourdine. La petite harmonie donne la réplique avec des couleurs tout à fait étonnantes. Elle n’est bien sûr pas en reste dans la symphonie de Beethoven, où elle déploie, comme l’orchestre, qui change de disposition, une force certaine, mais mesurée, où la couleur et la puissance sont toujours soumises à l’intelligence architectonique. Les masses se répondent parfaitement, et c’était vraiment un concert tout aussi festif que le suivant.
Bernard Illari a restitué pour Gabriel Garrido la fête de Notre-Dame de Guadalupe à la Plata, en l’année 1718. On sait l’importance de la fête dans le monde hispanique. Celle-ci fut introduite en 1602, et elle s’organise autour de huit villancicos, en castillan, de Roque Jacinto de Chavarria (1688-1719), compositeur du lieu. On retrouve l’intrication du sacré et du profane dans des pièces colorées qui s’organisent sur des chaconnes, ou sur l’alternance de versets solistes et choeurs. Le dialogue de Morenita con gracia était très réussi. Pour plusieurs pièces, trois ensembles sont disposés dans différents endroits de l’abbatiale pour donner un effet de stéréophonie qui rappelle les chori spezzati. L’ensemble était découpé en différents ‘moments’ de la fête, de la procession introductive tirée de Correa de Arauxo, au quatrième salut qui se termine parle triomphe de la vierge. Dans l’une de ces pièces, un refrain local en Quecha, fait combattre la Vierge avec les taureaux, qui représentent autant de péchés. Chaque moment est habité par la rencontre de la pratique religieuse européenne, de l’ancien monde, et de l'esprit du nouveau. Il sait, lui, faire la fête, encore aujourd’hui, alors que les européens occidentaux semblent bien avoir perdu la recette. Et l’on peut dire que Garrido sait déployer la fête en musique : le coeur et l’enthousiasme y sont. On regrettera par contre le manque d’exigence rythmique, qui multiplie les imprécisions, et qui va parfois jusqu’à annuler l’effet motivique de certains rythmes, par la non synchronisation des accents. Si les petits chanteurs de Catalogne ont une belle tenu, la cohérence manquent entre les chanteurs de Gabriel Garrido, même si le niveau et l’engagement sont tout à fait louables.


Frédéric Gabriel

 

 

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