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Soleil noir Paris Maison de la radio et de la musique 05/27/2025 - Manuel de Falla : Homenaje. Pour le tombeau de Claude Debussy – Fantasia Bætica
Claude Debussy : Estampes : 2. « La Soirée dans Grenade » – Préludes (Second Livre) : 3. « La Puerta del vino » – Préludes (Premier Livre) : 9. « La Sérénade interrompue »
Isaac Albéniz : Iberia (Troisième Cahier) : 1. « El Albaicín » (extrait de Iberia)
Enrique Granados : Goyescas Javier Perianes (piano)
 J. Perianes (© Igor Studio)
Quand Javier Perianes entre sur la scène d’un Auditorium de Radio France bien peu peuplé, on perçoit déjà dans sa démarche énergique, son sourire chaleureux, son plaisir d’être là, tout le soleil de l’Espagne qu’il va prodiguer pendant deux heures au public dans son jeu et dans ce programme de musique espagnole si bien conçu.
Et les absents ont eu tort car c’est probablement un des meilleurs récitals de piano de la saison qu’a offert le pianiste andalou (réécoute hautement conseillée sur francemusique.fr). Pas seulement par l’intelligence de la composition du programme qui, d’Albéniz à Granados, les deux grands pôles du piano ibérique, passait par Debussy avec les pièces « espagnoles » ( une « Soirée dans Grenade » de rêve...) et Falla avec son hommage au maître français et sa torride « Danse du feu ». Mais aussi par un jeu très personnel, énergique, parfois nerveux, avec des sonorités allant des plus belles teintes colorées aux teintes les plus sombres et âpres comme un soleil noir. Et un style qui exclut tout recours au pittoresque pour se concentrer sur l’essentiel de la musique, mettre en valeur sa grande modernité. Particulièrement dans le cycle Goyescas de Granados qu’il nous fait visiter dans ses deux cahiers sans aucune interruption, y ajoutant même après l’épilogue « El pelele » (« Le Pantin »), comme un grand voyage onirique inspiré de Goya dont on revient transformé.
Fortement acclamé et semblant comblé de ce succès, Javier Perianes gratifie son public de deux bis : la « Danse du feu » de Falla (la première partie s’achevait sur sa Fantasia Bætica) avec une noble énergie et « Sevilla » d’Albéniz, dont il avait joué « El Albaicín » en première partie.
Le site de Javier Perianes
Olivier Brunel
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