About us / Contact

The Classical Music Network

Geneva

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Feu d’artifice de couleurs et de rythmes

Geneva
Victoria Hall
05/14/2025 -  et 15* (Genève), 16 (Rolle) mai 2025
Olivier Messiaen : Turangalîla-Symphonie
Kit Armstrong (piano), Cécile Lartigau (ondes Martenot)
Orchestre de la Suisse Romande, Bertrand de Billy (direction)


(© Magali Dougados)


La Turangalîla-Symphonie d’Olivier Messiaen a été jouée pour la première fois par l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR) en 1981, sous la direction de Horst Stein, en présence du compositeur, qui avait alors assisté à toutes les répétitions. A l’époque, ce fut un événement et entendre ce monument symphonique en est toujours un aujourd’hui car l’œuvre est très rarement au programme des concerts, en Suisse du moins. Composée il y a soixante‑quinze ans, elle continue de dérouter, preuves en sont les spectateurs qui ont quitté la salle avant la fin de l’exécution. Tous ceux qui sont restés jusqu’au bout ont réservé une ovation à tous les protagonistes de cette soirée mémorable.


La Turangalîla-Symphonie, qui requiert plus de cent musiciens, dont un piano, des ondes Martenot et de nombreux types de percussions, est un immense chant d’amour, à la portée cosmique, entre Orient et Occident. L’ouvrage est marqué par les obsessions du compositeur français durant l’après‑guerre : la recherche de sons inédits, la spiritualité (« Turangalîla », en sanskrit, signifie tout à la fois amour, vie et mort), mais aussi le chant des oiseaux. Une œuvre flamboyante, une des plus populaires de Messiaen, un feu d’artifice de couleurs et de rythmes.


A Genève, à la tête de l’OSR, Bertrand de Billy en a livré une interprétation rutilante et chatoyante, capiteuse et sensuelle aussi, notamment dans le splendide mouvement lent (« Jardin du sommeil d’amour »), avec des rythmes acérés, mais toujours sans excès ni effets de manche, sans kitsch non plus, sans jamais saturer l’espace et avec une parfaite clarté, même dans les passages les plus foisonnants. La virtuosité du jeune pianiste Kit Armstrong a ébloui les spectateurs, malgré quelques duretés dans les notes les plus aiguës, alors que le splendide glissando des ondes Martenot de Cécile Lartigau a fasciné le public.



Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com