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Ombres et Lumière

Paris
Théâtre de la Ville
04/10/2025 -  et 12, 19 avril, 3 (Paris), 13, 14, 15, 16, 17 (Aix‑en‑Provence) mai, 3 (Miramas), 6 (Tours), 11, 12, 13, 14 (Marseille) juin, 18 (Bolzano), 30, 31 (Aix‑en‑Provence) juillet 2025

Helikopter

Angelin Preljocaj (chorégraphie), Karlheinz Stockhausen (musique)
Holger Förterer (scénographie), Patrick Riou (lumières), Sylvie Meyniel (costumes)


Licht (création)
Angelin Preljocaj (chorégraphie), Laurent Garnier (musique)
Eric Soyer (lumières), Eleonora Peronetti (costumes), Nicolas Clauss (vidéo)
Ballet Preljocaj : Liam Bourbon Simeonov, Clara Freschel, Mar Gomez Ballester, Paul‑David Gonto, Lucas Hessel, Verity Jacobsen, Florette Jager, Beatrice La Fata, Yu-Hua Lin, Florine Pegat-Toquet, Valen Rivat‑Fournier, Leonardo Santini


Helikopter (© Yang Wang)


Alors qu’à New York un hélicoptère de tourisme s’abîmait tragiquement dans l’Hudson, celui qu’Angelin Preljocaj avait chorégraphié en 2001 sur une composition de Karlheinz Stockhausen revenait se poser sans péril près d’un quart de siècle plus tard sur la scène du Théâtre de la Ville.


Et bien accompagné car, à cette reprise d’une pièce qui a maintes fois été reprise par le Ballet Preljocaj, le chorégraphe a ajouté Licht sa création de l’année, sur une musique originale commandée à Laurent Garnier, donnée en création mondiale à guichets fermés par le Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, formant un formidable diptyque en hommage au compositeur allemand disparu en 2007.


Si Helikopter-Streichquartett, quatuor pour cordes et quatre hélicoptères, avait pu paraître une pièce agressive aux oreilles des spectateurs de 2001 lors de la création de la chorégraphie à la Biennale de danse du Val‑de‑Marne, beaucoup d’eau a depuis coulé sous le pont‑au‑Change et les réglementations imposent aux théâtres de distribuer des bouchons d’oreille aux spectateurs. La pièce, composée par Stockhausen à 67 ans, réalisée avec des moyens électroniques sur un enregistrement de quatre hélicoptères et du Quatuor Arditti (version utilisée pour ce spectacle), a inspiré à Angelin Preljocaj un défi chorégraphique duquel est né une pièce d’une grande force pour six danseurs au ras du sol comme terrassés par la violence du son, qui, grâce aux éclairages virtuoses de Patrick Riou et aux vidéos de Holger Förterer, a conservé autant de force qu’à sa création.


Si la création 2025 Licht (Lumière) lui succède sans entracte (90 minutes qui passent comme un songe) comme une suite tardive mais logique à Helikopter, elle en est séparée par la projection d’un passionnant entretien entre le chorégraphe et le compositeur allemand, Stockhausen-Preljocaj / Dialogue, filmé par Olivier Assayas, dans lequel Karlheinz Stockhausen explique ses techniques de composition par strates et la correspondance dans ce cas précis avec le travail d’Angelin Preljocaj.



Licht (© Yang Wang)


Pour Licht, Preljocaj, après Eldorado en 2007, revient à une collaboration avec Laurent Garnier, qu’il considère être parmi les héritiers de Stockhausen et qui a conçu une partition plus « solaire », riche en rythmes et pulsations, substrat musical idéal pour une chorégraphie claire suivant la noirceur de la précédente, d’une belle fluidité et progressant vers un avenir plus lumineux. Dans des costumes de sport de belles couleurs vives (signés Eleonora Peronetti) avant d’atteindre à une nudité parée de bijoux, les douze danseurs de la compagnie rivalisent de virtuosité dans de magnifiques tableaux qui sont comme toujours la signature du chorégraphe.


Peu avant la fin revient off la voix de Stockhausen, qui annonçait sa création de Sonntag aus Licht complétant le cycle Licht de ses opéras, et leurs rapports à l’univers et la religion. Comme emportés par un immense espoir de survie et de joie, un débordement d’optimisme, les douze danseurs reviennent pour un final extrêmement festif danser sur un tube de musique techno et la pièce s’achève ainsi avec le triomphe de la réaction du public.



Olivier Brunel

 

 

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