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Vingt-cinq ans de bonheurs musicaux sous un soleil radieux Gstaad
Eglise de Saanen
02/02/2025 -
Georg Friedrich Haendel : Ode for the Birthday of Queen Anne, HWV 74 – Ottone, HWV 15 : Concerto de l’acte I – Giulio Cesare in Egitto, HWV 17 : « Presti omai » – Rodelinda, HWV 19 : « O, where art thou » – Sonate en sol majeur, opus 5 n° 4, HWV 399 – Saul, HWV 53 : « O Lord, whose mercies numberless »
Wolfgang Amadeus Mozart : Mitridate, re di Ponto, K. 87 : « Venga pur minace e frema » – Symphonie n° 35 en ré majeur « Haffner », K. 385
Iestyn Davies (contre-ténor)
Chamber Orchestra of Europe, Robin Ticciati (direction)
I. Davies, R. Ticciati (© Raphaël Faux)
Les Sommets Musicaux de Gstaad fêtent cette année leur vingt‑cinquième anniversaire. L’affiche concoctée par Renaud Capuçon, directeur artistique de la manifestation depuis 2016, est constellée de quelques noms prestigieux, parmi lesquels Yo‑Yo Ma (son exécution du Concerto pour violoncelle de Schumann lors de la soirée d’ouverture a fait très forte impression), Isabelle Faust, Giovanni Antonini, Lea Desandre, Elisabeth Leonskaja, Christian Zacharias ou encore Gautier Capuçon, pour ne citer que les plus connus. Qui plus est, le beau temps a eu l’excellente idée de s’associer à la fête puisque Gstaad pourra bénéficier d’un soleil radieux et d’un ciel bleu immaculé durant toute la semaine du festival ; le manteau blanc qui recouvre la vallée dans laquelle est située la célèbre station suisse ajoute à la féerie. Pour cette édition anniversaire, les concerts de l’après‑midi dans la petite chapelle de Gstaad mettent à l’honneur des lauréats du Prix Thierry Scherz, du nom du fondateur du festival, une distinction qui offre à des musiciens prometteurs la chance d’enregistrer un disque ; certains des lauréats des éditions passées sont aujourd’hui devenus des artistes confirmés, prouvant si besoin est le flair des responsables des Sommets Musicaux.
L’un des moments forts de l’édition 2025 aura été le concert donné par le contre‑ténor Iestyn Davies, accompagné par l’Orchestre de chambre d’Europe placé sous la baguette de Robin Ticciati. Le chanteur britannique a séduit par son expressivité et par l’attention portée à chaque note et à chaque phrase, sculptant le texte avec subtilité, le modulant avec raffinement et faisant de chaque syllabe un moment de bonheur vocal, surtout lorsqu’elle était tenue longuement. Le chef et ses musiciens ont été des accompagnateurs attentifs et délicats. Le timbre tout à la fois pur et sonore d’Iestyn Davies lui permet d’être parfaitement à l’aise dans les airs élégiaques comme dans les pages de rage et de fureur, à l’instar de « Venga pur minace e frema » extrait de Mithridate (Mozart). Le contre‑ténor a offert à Gstaad un très beau moment de chant, d’une intensité et d’une sincérité rares, sans esbroufe.
Le chef Robin Ticciati est un spectacle à lui tout seul, avec ses longs cheveux bouclés et ses gestes amples et souvent frénétiques, exhortant constamment les musiciens à donner le meilleur d’eux‑mêmes, se tournant en alternance vers chaque pupitre, dansant pour ainsi dire sur son podium. Son énergie a dans tous les cas émerveillé le public de Gstaad. C’est donc tout naturellement qu’il a proposé une vision très dynamique et contrastée de la Trente‑cinquième Symphonie de Mozart, une version aux tempi vifs ainsi qu’au son rutilant et exubérant. Seul (léger) bémol : on aurait souhaité qu’il laisse davantage respirer la musique, qu’il offre des moments de calme, surtout dans l’Andante. Les spectateurs ne lui en ont pas tenu rigueur, applaudissant frénétiquement la prestation du chef et des musiciens. Les Sommets Musicaux de Gstaad se termineront le 8 février.
Le site des Sommets Musicaux de Gstaad
Claudio Poloni
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