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Voyage en Bohème Paris
Fondation Singer-Polignac
01/16/2025 -
Antonín Dvorák : Quintette à deux altos n° 3 en mi bémol majeur, opus 97, B. 180 – Cyprise, B. 152 : IX. « O, duse drahá, jedinká », VIII. « Zde v lese u potoka » & X. « Tam stojí stará skála » – Quintette avec piano n° 2 en la majeur, opus 81, B. 155
Léa Hennino (alto), Théo Fouchenneret (piano), Quatuor Akilone : Magdalēna Geka, Elise De‑Bendelac (violon), Perrine Guillemot-Munck (alto), Lucie Mercat (violoncelle)
M. Geka, T. Fouchenneret, E. De‑Bendelac, P. Guillemot-Munck, L. Mercat (© Robert Gabbai)
Le Quatuor Akilone revient pour le grand concert d’hiver dans le salon de musique de la Fondation Singer-Polignac avec un programme entièrement consacré à Antonín Dvořák.
Les quatre musiciennes du Quatuor Akilone viennent de faire un voyage en Bohème sur les traces du musicien tchèque. Comme en attestent un récent enregistrement des quatuors de Dvorak paru chez Klarthe Records et un podcast en dix épisodes « Sur les traces de Dvorák » audible sur leur chaîne YouTube, réalisé par Tristan Labouret rédacteur en chef de Bachtrack France qui présentait ce concert.
Ce quatuor féminin fondé en 2011, lauréat du Concours de Bordeaux en 2016, en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2022, a atteint une perfection et un équilibre idéal constants dans les trois œuvres jouées, deux pièces majeures de la musique de chambre du maître tchèque et une transcription de mélodies.
Rejointes par l’altiste Léa Hannino, elle aussi en résidence à la Fondation, pour le Troisième Quintette à deux altos, emblématique, avec le Quatuor « Américain », de la période américaine de Dvorák, elles ont ouvert ce concert avec un engagement, une intensité dramatique et une concentration qui ne se sont pas relâchés tout au long du concert.
Des Cyprès, cycle de mélodies dédiées à son grand amour Josefina Cermáková, dont il épousa la sœur Anna, Dvorák réalisa plus de vingt ans après un arrangement pour quatuor à cordes. Comme l’écrit Martin Mirabel dans son excellent essai sur Dvorák publié par Actes Sud (voir ici), « Dans cette version des Cyprès, il n’y a plus besoin de mots. Seule reste la nostalgie, saupoudrée dans la musique. ». Les quatre musiciennes ont choisi trois de ces mélodies, moment intime et idéal entre les deux grandes œuvres chambristes du programme.
Lui aussi en résidence à la Fondation, le pianiste Théo Fouchenneret les a rejointes pour interpréter avec brio le Second Quintette avec piano, si schubertien et qu’admirait Tchaïkovski, célèbre autant pour sa Dumka que son Scherzo, composé sur un rythme de furiant, une danse bohémienne proche de la polka. Magnifique équilibre encore entre les interprètes, même si le piano sonnait parfois un peu trop, l’acoustique de ce salon, idéale pour les cordes ne l’étant pas toujours pour les claviers.
Olivier Brunel
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