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Crescendo pianistique Paris
Philharmonie
12/16/2024 -
Claude Debussy : Images (Première Série)
Robert Schumann : Carnaval, opus 9
Frédéric Chopin : Barcarolle, opus 60 – Sonate pour piano n° 3, opus 58
Nelson Goerner (piano)
N. Goerner (© Marco Borggreve)
Le rendez-vous semble désormais régulier : le pianiste argentin Nelson Goerner vient de donner son récital annuel à la Philharmonie de Paris bien remplie dans la série « Piano 4 Etoiles ». Deux heures de piano dans les étoiles !
Comme toujours, le programme du récital de Nelson Goerner semble conçu comme un long crescendo menant à une apothéose finale. Les trois Images de Debussy qui l’ouvrent installent l’auditeur dans une calme magie sonore. Ce n’est pas encore le virtuose qui parle à l’oreille mais l’architecte du son et de la phrase musicale. Puis éclate le Carnaval de Schumann avec ses contrastes et ses humeurs que le pianiste maîtrise avec sang‑froid, sans tomber ni dans l’excès sonore ni dans l’expressionniste.
Mais c’est avec Chopin qu’il atteint des sommets de pureté musicale, installant de même après l’entracte l’auditeur dans un doux bain sonore avec une Barcarolle toute en suavité, à la sonorité somptueuse, avant d’attaquer la monumentale et énergique Troisième Sonate. L’Allegro maestoso déploie ses longues phrases avec un art maîtrisé du récit et de la polyphonie. Après le court et ensorcelant Scherzo, c’est le long Largo qui entraîne dans la magie sonore de méandres de modulations semblant ne jamais finir. Puis il déchaîne la fougue du Finale avec une maîtrise souveraine compte tenu des nombreuses risques résultant du choix des tempi.
Après une telle tempête, Nelson Goerner fait un peu retomber la tension avec un bien lénifiant Dixième Prélude de l’Opus 23 de Rachmaninov, bien vite relancée avec une ahurissante Toccata de Schumann.
Olivier Brunel
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