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Chef légendaire

Paris
Eglise Saint-Marcel
11/07/2024 -  et 8 (Le Plessis-Robinson), 9 (Senlis) novembre 2024
Wolfgang Amadeus Mozart : Divertimento pour cordes n° 1 en ré majeur, K. 125a [136] – Concerto pour piano n° 12 en la majeur, K. 385p [414]
Franz Schubert : Symphonie n° 5 en si bémol majeur, D. 485

Isabelle Oehmichen (piano)
Monarchia Szimfonikus Zenekar, Roberto Benzi (direction)


I. Oehmichen, R. Benzi (© )


C’est avec une intense émotion que le public applaudit longuement Roberto Benzi dès son arrivée sur scène. Pour beaucoup, ce chef légendaire évoque Carmen avec son épouse Jane Rhodes, ses concerts dans le monde entier à la tête des plus prestigieux orchestres, sa grande carrière à Bordeaux ainsi que ces films magnifiques du réalisateur Georges Lacombe, Prélude à la gloire et L’Appel du destin, qui ont révélé ce jeune prodige, déjà élève du chef André Cluytens lorsqu’il avait une dizaine d’années.


Dès les premières notes du Divertimento de Mozart, on pense à cette lettre que le grand chef autrichien Joseph Krips avait écrite après avoir entendu en répétition Roberto Benzi en 1949 : « Roberto Benzi n’est pas un enfant prodige. Il m’apparaît plutôt comme une véritable incarnation de la musique. Il ne dirige pas, ne fait pas de la musique : il est la musique même. » Benzi conserve cette qualité essentielle ; l’œuvre nous est donnée avec une grande clarté, les plans sonores très détaillés, les phrasés ourlés, les nuances subtiles, il ne manque aucun détail. L’Orchestre Monarchia de Budapest excelle, après de nombreuses séances de travail exigeantes.


Sur un piano Carl Julius Gebauhr des années 1850, fourni par l’église Saint‑Marcel, Isabelle Oehmichen nous livre avec beaucoup de tact et d’élégance un magnifique Douzième Concerto de Mozart. Certes, on est un peu surpris au début par la sonorité de cet instrument qui évoque davantage celle d’un pianoforte – ce qui peut très bien convenir à Mozart – mais on s’y habitue vite et l’art du toucher de la pianiste vainc quelques sécheresses ou duretés qui auraient pu survenir. Du brillant premier mouvement, mené avec une harmonieuse allégresse, au Final, rempli d’énergie et de joie de vivre, en traversant l’émouvant Andante, que la pianiste, dans la chaleur des cordes, détaille avec beaucoup d’inspiration et d’émotion, le couple Benzi-Oehmichen et l’Orchestre Monarchia restituent avec bonheur cette œuvre que Mozart créait le 17 mars 1784 lors d’une Académie à Vienne et qu’il décrit, dans une lettre à son père, comme s’étant « bien passée – la salle était bondée – et le nouveau concerto que j’ai joué a remarquablement plu ».


La même vérité musicale soutient l’ensemble de la Cinquième Symphonie de Schubert. Clarté et intelligibilité des voix, phrases tissées et sonorités soyeuses, équilibre des dialogues, l’orchestre se distingue sous la direction économe de gestes, mais au regard intense du légendaire chef. On aime ce Schubert, presque mozartien, d’un grand lyrisme, dans toute sa simplicité, toute son ingénuité.


Le même concert fut donné avec tout autant de succès au Théâtre de l’Allegria du Plessis-Robinson puis en la Cathédrale de Senlis.



Christian Lorandin

 

 

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