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Clair et net

Marseille
Auditorium du Pharo
10/20/2024 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Die Entführung aus dem Serail, K. 384 : Ouverture
Felix Mendelssohn : Concerto pour violon n° 2 en mi mineur, opus 64
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 1 en fa mineur, opus 10

Francesca Dego (violon)
Orchestre philharmonique de Marseille, Lucie Leguay (direction d’orchestre)


(© Christian Dresse)


Le concert débute avec l’Ouverture de l’opéra de Mozart L’Enlèvement au sérail, véritable boîte de Pandore ruisselante de sequins d’or et d’effluves capiteux. Le ton est vite donné par la dynamique cheffe Lucie Leguay, après une première mesure où couve la tempête. Soudain, suivant la brève introduction du personnage de Belmonte, le rythme se fait capricant, les percussions ricanent, les cuivres s’esclaffent, les cordes s’emballent et les vents se déchaînent. En à peine cinq minutes, la pièce est servie, fumante, par un orchestre en forme qui maintient cohérence, couleurs, et clarté.


Après les subtilités mozartiennes, les profondeurs du romantisme allemand avec ce monumental Second Concerto pour violon de Mendelssohn. La talentueuse violoniste italiano-américaine Francesca Dego se produit régulièrement sur les plus grandes scènes et avec les meilleurs orchestres. Ici, elle entre dans l’exposition du premier thème de l’Allegro molto appassionato avec une réserve prudente : elle sait qu’elle a devant elle un Annapurna à conquérir. Les tutti reprennent avec bravoure ce premier thème et la violoniste s’affranchit vite de sa prudence au profit d’une exécution très romantique et très soignée du second thème, où les bois s’illustrent particulièrement. Les prouesses de la Cadenza, les arpèges, sont exécutés avec une technique sans faille.


Le deuxième mouvement (Andante) est annoncé par un sombre hautbois (Ivan Kobylskiy) avant la reprise du violon solo, dont les tremolos sont chirurgicalement irréprochables. L’orchestre s’empare avec raffinement du calme et de la tendresse lyrique requis.


Dans le dernier mouvement (Allegretto non troppo - Allegro molto vivace), orchestre et soliste font preuve d’une belle collaboration. La participation des bois est éloquente et le concerto se termine dans une frénésie retentissante.


Très belle exécution de ceSecond Concerto pour violonde Mendelssohn : cheffe, orchestre et soliste font preuve d’une grande rigueur et de transparence.


Etonnante composition que cette Première Symphonie de Chostakovitch écrite à l’âge de 18 ans pour sa sortie du Conservatoire. On sent très vite le prodige qui se cache derrière un ouvrage écrit pour plaire à un jury rigoureux, mais pas seulement. L’orchestre ne tente pas de s’exonérer du côté parfois hétéroclite de cet ouvrage : animé et joyeux dans le premier mouvement (Allegretto - Allegro non troppo), frénétique clarinette (belle prestation de Valentin Favre) dans le scherzo (Allegro - Meno mosso), ou même couleurs sombres du troisième (Lento - Largo), impeccablement rendues par le hautbois d’Ivan Kobylskiy et le violoncelle de Xavier Chatillon. Le dernier mouvement, marqué Allegro molto, a des tons plus mahlériens et la symphonie s’achève sur un rythme de fanfare joué fortissimo où l’orchestre ne se départ jamais de la belle limpidité affichée depuis le début du concert.


Après le travail extraordinaire de Lawrence Foster, le Philharmonique de Marseille est désormais sous la houlette de son nouveau chef Michele Spotti. L’orchestre continue de progresser et il a atteint un niveau qui le hisse parmi les meilleurs de France. Ce concert en est le vivant témoignage.



Christian Dalzon

 

 

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