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Trop et pas assez

München
Isarphilharmonie
10/10/2024 -  et 11, 12 octobre 2024
Serge Prokofiev : Symphonie n° 2, opus 40
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 5, opus 64

Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Franz Welser-Möst (direction)


F. Welser-Möst (© Astrid Ackermann)


Voici une soirée d’un niveau instrumental élevé mais qui cependant reste un peu en demi‑teinte.


Inspirée par la Sonate opus 111 de Beethoven, la Deuxième Symphonie de Prokofiev est une œuvre en deux mouvements, le second étant une suite de variations. Elle fut mal reçue ce qui, semble‑t‑il, fut une source de doutes pour le compositeur. Elle est très loin d’œuvres comme la Symphonie « Classique » et bien plus proche par son caractère sauvage de son Opus 20, la Suite scythe.


Mais cette dernière, en dépit du fait qu’elle est écrite pour un effectif impressionnant, est peut‑être orchestrée de façon que l’on puisse suivre mieux les développements. Dans cette symphonie, les tutti saturent très souvent et l’orchestre, au son un peu compact, pourrait être plus construit. Il y a certes des moments où le style de Prokofiev est clairement reconnaissable : les accords de cordes un peu « pianistiques » ou des équilibres entre bois et cordes assez typiques. Le thème des variations est joué avec musicalité au hautbois par Stefan Schilli. Mais en fin de compte, on ressort de cette exécution impressionné par la performance des musiciens, intéressé d’avoir pu entendre cette symphonie, mais sans grande envie de la réentendre.


L’exécution de la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski pose des problèmes différents. Il y a de superbes contributions, que ce soit Jakob Plag à la clarinette et Pascal Deuber au cor solo, avec une mention spéciale à Raymond Curfs, timbalier particulièrement inspiré. On peut également apprécier l’élégance du style de la direction de Franz Welser‑Möst.


Mais l’ensemble manque simplement de caractère. Tout cela est propre voire neutre. Sans aller dans des excès et des exagérations que certains peuvent donner dans la musique de Tchaïkovski, cette symphonie n’est pas de la musique pure. Il y a une certaine histoire et des sentiments. Peut‑être la conception du chef autrichien va‑t‑elle évoluer lors des prochaines soirées mais ce que l’on entend ce soir serait plutôt du ressort d’une bonne générale mais pas d’un concert.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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