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Ambronay

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Festif

Ambronay
Abbatiale
10/05/2024 -  et 9 (Ludwigshafen am Rhein), 11 (Tours), 13 (Versailles), 15 (Toulouse) octobre 2024
Antoine Boësset : Nos esprits libres et contents – A la fin de cette bergère
Gabriel Bataille : El baxel està en la pla
Improvisation sur La dia spagnola
Henry de Bailly : Passacalle (La Follie) : Yo Soy lo locura
Pierre Guédron : Aux plaisirs, aux délices bergères
Lorenzo Allegri : Canario
Etienne Moulinié : Concert des différents oiseaux – Orilla del claro tajo – Enfin la beauté
Michel Lambert : Ma bergère est tendre et fidèle
Pandolfo Mealli : La Vinciolina
Claudio Monteverdi : Sì dolce è’l tormento, SV 332 – L’incoronazione di Poppea, SV 308 : « Oblivion soave » – Quarto scherzo delle ariose vaghezze : « Ohime ch’io cado », SV 316
Luigi Rossi : Dormite begl’occhi – Lasciate averno
Henry Purcell : Timon of Athens, Z 632 : « Curtain Tune on a Ground » – Music for a While, Z 583

Philippe Jaroussky (contre-ténor)
L’Arpeggiata, Christina Pluhar (théorbe, direction)


(© Bertrand Pichène)


Le Festival d’Ambronay a choisi d’orienter la programmation de son quatrième et dernier week‑end de concerts sur les contre‑ténors, ce qui conduit inévitablement à comparer les chanteurs qui se sont produits à deux soirées d’intervalle, Paul Figuier et Philippe Jaroussky. On ne peut trouver partis pris artistiques plus opposés que ceux du mesuré Christophe Rousset la veille et de la plus débridée Christina Pluhar : l’esprit populaire et festif de la chef autrichienne irrigue d’une vitalité immédiatement audible le concert, tout en bénéficiant d’un soliste accompli en la personne de Jaroussky. Si le contre‑ténor français lutte parfois contre un instrument fatigué avec les années, à l’aigu durci, quel art interprétatif et quelle aisance dans la communication avec les musiciens !


On se souvient d’un jeune homme plus timide en début de carrière, qui se laissait heureusement embarquer par la fantaisie lumineuse de ses partenaires, Marie‑Nicole Lemieux en tête. Autant le succès public que la pleine confiance dans ses moyens, entre maîtrise du souffle et souplesse des changements de registre, ont permis à Jaroussky de briser la glace depuis de nombreuses années, pour trouver ce plaisir partagé avec les musiciens, qui fait tellement de bien à voir. L’artiste n’a plus rien à prouver et se lâche, en se permettant aussi plusieurs interactions avec le public, notamment dans les deux derniers bis déhanchés (dont on ne dévoilera pas la surprise). Il faut dire que la répartition des interprètes en demi‑cercle invite à la communion pour faire vivre d’une énergie solaire le répertoire choisi, entre airs populaires français et espagnols, surtout en première partie de concert.


On est une fois de plus subjugué par l’art de Christina Pluhar pour construire un programme très varié dans la valse des émotions, qui swingue littéralement à plusieurs reprises, jusqu’à une sorte de « bœuf » jazzy dans la Ciaccona de Maurizio Cazzati. L’art des transitions entre les morceaux bénéficie de sa sensibilité millimétrée dans les moindres détails, souvent ornée des interventions majestueuses de Doron Sherwin au cornet à bouquin, très sollicité dans les ornements.



Florent Coudeyrat

 

 

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