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Au maximum

München
Nationaltheater
10/01/2024 -  et 4, 7*, 10 octobre 2024
Erich Wolfgang Korngold : Die tote Stadt, opus 12
Klaus Florian Vogt (Paul), Vida Mikneviciūtė (Marietta, Die Erscheinung Mariens), Sean Michael Plumb (Frank, Fritz), Jennifer Johnston (Brigitta), Mirjam Mesak (Juliette), Xenia Puskarz Thomas (Lucienne), Liam Bonthrone (Gaston, Victorin), Miles Mykkanen (Graf Albert)
Chor und Kinderchor der Bayerischen Staatsoper, Franz Obermair (chef de chœur), Bayerisches Staatsorchester, Lothar Koenigs (direction musicale)
Simon Stone (mise en scène), Ralph Myers (décors), Mel Page (costumes), Roland Edrich (lumières), Lukas Leipfinger (dramaturgie)


(© Wilfried Hoesl)


Dans l’attente à la fin de ce mois de la première de L’Or du Rhin, l’Opéra d’Etat de Bavière puise dans son répertoire étendu pour offrir des reprises de grande qualité avec des distributions de premier plan. La saison a démarré avec Tosca avec Lise Davidsen et Bryn Terfel et se poursuit également avec une reprise, cette Ville morte avec Klaus Florian Vogt et Vida Mikneviciūtė, reprenant le flambeau du celui formé en 2019 par Jonas Kaufmann et Malis Petersen.


La prestation des deux chanteurs est réellement impressionnante. Klaus Florian Vogt se donne à plein dans cette rôle d’une difficulté comparable à un Tristan ou un Siegfried. La qualité de sa technique vocale lui permet de passer au‑dessus de l’orchestre même lorsque celui‑ci joue de longs passages fortissimo. Le timbre reste clair et bien plus ténoral qu’un Kaufmann, qui joue maintenant sur des infinies nuances et dont les couleurs sont plus sombres voire barytonales.


Le rôle de Marietta est probablement moins long que celui de Paul mais il est aussi très exigeant. Le fameux lied doit être mélodieux et méditatif mais le personnage devient rapidement dramatique et doit également faire face à un orchestre redoutable. Vida Mikneviciūtė chante avec beaucoup de volume. Le lied est direct sans affectation ni sentimentalisme et elle sait trouver ensuite la dimension que demande le personnage plus rebelle qui affronte Paul.


La direction d’acteurs est assez fouillée et les deux chanteurs sont très crédibles : Paul maladroit et un peu timide perdant la tête et imaginant étrangler Marietta, moment où et l’on ne peut s’empêcher de se demander s’il n’a pas une responsabilité dans la mort de son épouse ; Marietta plus « nature » et basculant entre présent et le fantôme du passé. Comme l’avait souligné ConcertoNet il y a quatre ans, Simon Stone sait brillamment faire « parler » ses décors, la maison de Paul, se métamorphosant au fur et à mesure qu’il perd la raison.


Les petits rôles sont solides en particulier la Brigitta de Jennifer Johnston. En revanche, Sean Michael Plumb gagnerait à travailler sa technique vocale pour obtenir une voix plus concentrée. Lothar Koenigs, que les musiciens connaissent bien, fait sonner avec une réelle brillance cette partition un peu surorchestrée, plus straussienne que mahlérienne. Mais aurait‑il pu faire pareillement avec Kaufmann/Petersen, d’immenses artistes mais qui n’ont pas le format vocal insolent de Vogt/Mikneviciūtė ?



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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