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Philharmonie
09/16/2024 -  et 19 (London), 27 (Tokyo) septembre, 1er octobre (Seoul) 2024
Karol Szymanowski : Ouverture de concert en mi majeur, opus 12
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n° 2 en fa mineur, opus 21
Gustav Mahler : Symphonie n° 1 en ré majeur « Titan »

Yuja Wang (piano)
London Symphony Orchestra, Antonio Pappano (direction)


A. Pappano (© Charles d’Hérouville)


Sir Antonio Pappano est désormais le directeur musical de l’Orchestre symphonique de Londres, succédant à Sir Simon Rattle parti à Munich. Libéré de la direction de l’Opéra royal de Covent Garden et de celle de l’Académie nationale Sainte‑Cécile de Rome depuis 2023, il est un des rares chefs d’orchestre du moment à ne pas cumuler plusieurs postes. Ce premier concert parisien depuis sa vraie prise de fonction (il était jusque‑là directeur musical désigné) est déjà plus qu’une promesse.


Au programme le classique et sans doute un peu éculé trio ouverture, concerto et symphonie. L’Ouverture de concert de Szymanowski est un début triomphal pour un concert qui sera un beau succès public. Impossible en écoutant cette pièce composée à 21 ans de ne pas penser au Don Juan de Richard Strauss qui a sans doute servi de référence. Orchestration opulente, ruptures rythmiques, couleurs variées, chorals de cuivres, tout fait penser au compositeur allemand. D’emblée, l’Orchestre symphonique de Londres apparaît en grande forme et très réactif à la direction stimulante d’Antonio Pappano. A tel point que l’on se plait à rêver par ces mêmes interprètes des œuvres de la maturité de Szymanowski si rares au concert, on pense notamment à la Troisième Symphonie « Chant de la nuit », avec chœur, un vrai chef‑d’œuvre.


Après ce début en fanfare, Yuja Wang se fait un peu attendre malgré un changement de plateau rapidement mené. Le Second Concerto de Chopin n’est pas son cœur de répertoire et d’ailleurs c’était le Deuxième Concerto de Bartók qui était initialement prévu. Son jeu semble ce soir un peu maniéré, sans grand relief (ce qui surprend connaissant la personnalité de l’artiste), avec une main gauche par moment effacée, au moins depuis les premiers rangs du parterre. Pourtant, l’accompagnement subtil proposé par Pappano est une merveille de lisibilité, de clarté et d’élégance. Une valse de Chopin donnée en bis est plus convaincante sans être non plus exceptionnelle. Yuja Wang a‑t‑elle une vraie affinité avec la musique du compositeur polonais ? A l’issue de ce concert, il est sans doute légitime de se poser la question. En revanche, le Precipitato de la Septième Sonate de Prokofiev lui va comme un gant et déclenche une ovation justifiée faisant regretter la programmation initialement prévue. Ce n’est, espérons‑le, que partie remise.


Place ensuite à une magnifique Première Symphonie de Mahler. Le premier mouvement, d’abord tout immobile, se cherche un peu et on note quelques imprécisions, par exemple dans les entrées des bois qui ne sont pas toujours synchrones. Mais une fois lancée, la magnifique machine qu’est l’Orchestre symphonique de Londres fonctionne à merveille. Le deuxième mouvement, pris assez vite, est, lui, complètement convaincant, avec une mise en place impeccable et de beaux moments suspendus. Au début du troisième mouvement, la contrebasse solo n’est pas troublée par un tuba imprécis. Mais c’est un détail tant la construction progressive du reste du mouvement est aboutie sous la direction souriante enthousiaste et par moment dansante du chef britannique. Quant au final, il est comme attendu jubilatoire, avec un Orchestre symphonique de Londres au plus haut niveau. L’entente entre le chef et les musiciens est à l’évidence parfaite – ils se connaissent depuis 1996.


L’accueil du public est enthousiaste, à l’image de la direction passionnée d’Antonio Pappano, un très grand chef. Et l’Orchestre symphonique de Londres est sans aucun doute un des grands ensembles du moment. Il reviendra à la Philharmonie les 13 et 14 janvier 2025 avec son ancien directeur musical, Sir Simon Rattle, qui fêtera alors ses 70 ans. Il sera accompagné pour l’occasion de Barbara Hannigan, Krystian Zimmerman et John Scofield.



Gilles Lesur

 

 

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