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L’oméga et l’alpha

Saint-Jean-de-Luz
Centre culturel Peyuco Duhart (Salle Tanka)
09/04/2024 -  
« CAGE2 »
Elodie Sicard (chorégraphie), John Cage (musique) : Mysterious Adventure – The Unavailable Memory of – Primitive – In the Name of the Holocaust – The Perilous Night – Root of an Unfocused – Daughters of the Lonesome Isle – A Valentine Out of Season – Tossed As It Is Untroubled – Bacchanale – Our Spring Will Come – And The Earth Shall Bear Again
Elodie Sicard (danse)
Bertrand Chamayou (piano), Anna Paolina Hasslacher (préparatrice des pianos)
Cédrick Debeuf (costumes), Philippe Gladieux (lumières)


E. Sicard, B. Chamayou (© Festival Ravel/KOMCEBO)


Soirée placée sous les signes de l’oméga et de l’alpha : le dernier spectacle du Festival Ravel en Pays basque est aussi le premier du festival biarrot « Le Temps d’aimer la danse ». Les deux manifestations et les deux arts qu’elles illustrent s’unissent autour de douze pièces de John Cage initialement conçues pour être chorégraphiées et dansées, notamment par Syvilla Fort et, évidemment, Merce Cunningham.


Dans cette création présentée pour la première fois à Reims en novembre 2021 et intitulée « CAGE2 », le maître d’œuvre musical est Bertrand Chamayou, dans le sillage de son album portant le même titre et paru au printemps dernier (Erato) mais aussi du récital de fin d’après‑midi où il venait de donner trois pièces de jeunesse du compositeur américain. Cage « au carré », car sa musique est augmentée de sa dimension dansée, mais aussi parce que les artistes se démultiplient pour jouer, interpréter et préparer les instruments disposés sur scène. « Préparé », car toutes ces pièces, datant des années 1940‑1945, sont écrites pour piano préparé, c’est‑à‑dire dont le timbre est modifié par l’adjonction de divers objets, notamment vis et boulons, placés entre les cordes. Même si quatre pianos sont à disposition, leur « préparation » doit être adaptée pour chaque pièce et cette opération est effectuée à vue par Anna Paolina Hasslacher, laquelle dispose parfois de très peu de temps pour procéder, qui plus est dans l’obscurité.


Pour la danse, Elodie Sicard a imaginé elle‑même des chorégraphies, souples, graciles, serpentines, souvent mimées, où elle interagit parfois avec le pianiste, dans des images non dépourvues de tendresse ou d’humour, et qui s’accordent au caractère très varié des œuvres de Cage, entre goguenardise déjantée, cérémonie incantatoire, zénitude orientalisante, virtuosité délirante, ostinatos frénétiques, effrayants clusters des avant‑bras, sonorités liquides et subtilité des résonnances.


Une heure et quart hors norme où le public, très nombreux, a une fois de plus adhéré aux aspects les plus audacieux de la programmation du festival, dont la prochaine édition, correspondant au sesquicentenaire de Ravel, ne pourra être que marquante.


Le site d’Anna Paolina Hasslacher



Simon Corley

 

 

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