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Chantons sous la pluie

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac‑Arqana)
08/03/2024 -  
Robert Schumann : Novelletten, opus 21 : 8. Sehr lebhaft – Quatuor pour piano et cordes en mi bémol majeur, opus 47 [* &]
Felix Mendelssohn : Quintette à cordes n° 2 en si bémol majeur, opus 87

Emmanuel Coppey [*], Vassily Chmykov, David Moreau (violon), Manuel Vioque‑Judde [&], Adèle Ginestet (alto), Stéphanie Huang (violoncelle), Arthur Hinnewinkel (piano)


E. Coppey, A. Hinnewinkel, M. Vioque‑Judde, S. Huang
(© Stéphane Guy)



Le quatrième concert du vingt-troisième Août musical deauvillais s’est déroulé devant un public un peu plus nombreux que la veille. On y comptait aussi davantage de jeunes, ce qui n’était, il est vrai, pas trop difficile mais, encore une fois, la faiblesse de leur représentation continuait de nous surprendre. Heureusement, la jeunesse se trouvait sur la scène, avec les musiciens, une nouvelle génération de jeunes artistes d’un incroyable talent et qui permet de garder espoir.


Le premier à entrer était d’ailleurs Arthur Hinnewinkel, vingt‑quatre ans cette année. Alors que le festival est normalement consacré à la musique de chambre, il intervient seul. Il interprète la longue Huitième Novelette (1838) de Robert Schumann (1810‑1856). Il s’adapte parfaitement à ses changements d’humeur permanents, si proches de ceux des Kreisleriana. Il manifeste un art consommé des nuances et se joue des difficultés techniques de l’œuvre. C’est un piano qui chante et d’une gaîté presque enfantine. Il manque peut-être une once d’autorité crâne dans les passages la requérant mais Schumann y est indéniablement. Chapeau.


Le pianiste reste ensuite sur scène pour le Quatuor pour piano et cordes (1842) du même Schumann, œuvre entendue à Deauville en 2016. Il est toujours d’une grande justesse de ton. Les cordes ne sont pas au même niveau mais assurent l’essentiel. Le Scherzo est d’une belle urgence. Dans l’Andante, le violoncelle déploie un chant élégiaque de toute beauté mais la tension de l’ensemble peine quelque peu à se maintenir. On oublie tout cela grâce à un Finale parfaitement fougueux.



D. Moreau, M. Vioque‑Judde, V. Chmykov, A. Ginestet, S. Huang (© Stéphane Guy)


La seconde partie du concert était consacrée au monumental Second Quintette (1845) de Felix Mendelssohn (1809‑1847), splendeur entendue à Deauville en 2013 sous les doigts, comme pour le Quatuor de Schumann, d’une précédente génération d’artistes. On restait donc en plein romantisme allemand. La pluie se met à tomber dru et à frapper bruyamment la toiture de la salle Elie de Brignac-Arqana mais nos jeunes artistes, très concentrés, ne s’en troublent pas et continuent de chanter avec leurs instruments. L’Andante scherzando est ainsi finement ouvragé et bénéficie d’une belle mise en place. Le Lento prend quelque épaisseur avec un premier violon à pleurer et une prise de parole du violoncelle frémissante. L’Allegro final enchaîné sans pause est échevelé et nous emporte sans problème. Les interprètes donnent le meilleur d’eux-mêmes et font face à ces pages virtuoses avec brio. La réussite est collective mais ce sont bien Vassily Chmykov au premier violon et Stéphanie Huang au violoncelle, de part et d’autre de l’ensemble, qui mènent l’équipage et l’amènent à bon port.



Stéphane Guy

 

 

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