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La musique au carré

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/24/2024 -  et 26 (Essen), 27 (Köln), 30 (Wien) mai 2024
Richard Strauss : Don Juan, opus 20 – Till Eulenspiegels lustige Streiche, opus 28
Johannes Brahms : Symphonie n° 4, opus 98

Staatskapelle Dresden, Marie Jacquot (direction)


M. Jacquot (© Christian Jungwirth)


La création à Strasbourg de Until the Lions de Thierry Pécou, c’était elle. Les rutilantes Oranges de Prokofiev à Nancy, c’était elle aussi. Après une brillante carrière en Allemagne, l’Opéra de Copenhague l’attend, puis l’Orchestre de la WDR. On se réjouissait donc, pour l’avoir déjà entendue, qu’elle remplace Christian Thielemann à la tête de la prestigieuse Staatskapelle de Dresde. Mais Marie Jacquot a laissé une impression mitigée dans un programme « maison » associant Strauss et Brahms.


Don Juan démarre en trombe, témoignant de l’énergie enthousiaste de la direction, révélant très vite une maîtrise brillante de l’orchestre et de la partition, dont on entend tout, chants et contrechants, avec un équilibre des plans sonores. Mais la baguette a quelque chose de contraint, manquent l’abandon et la sensualité, alors que l’éventail dynamique pourrait être plus large. Si Till Eulenspiegel raconte davantage, respire mieux, avec des couleurs assez sombres qui siéent à l’œuvre, on n’entend pas le rire insolent du farceur et l’interprétation reste beaucoup trop sérieuse.


La Quatrième Symphonie de Brahms aurait dû mieux convenir à Marie Jacquot, mais la baguette s’avère corsetée. Au point de ne pas trouver le fil conducteur de l’Allegro non troppo initial, assez informe. L’Andante moderato, où elle se laisse un peu aller, se pare heureusement de teintes automnales, même si, depuis le début du concert, les sonorités de l’orchestre saxon semblent un peu asséchées. L’Allegro giocoso sonne carré, moins toutefois que la passacaille finale, dont la rigueur devient raideur, comme si Marie Jacquot craignait de lâcher la bride à un orchestre qui pourrait jouer tout seul. Mais la jeune Française a assez de métier et de talent – et elle remplace au pied levé le Kapellmeister – pour qu’on croie toujours en elle après cette soirée où l’on eût aimé trouver plus de respiration... et plus d’inspiration.



Didier van Moere

 

 

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